Dimanche, ils seront diacre et prêtre... pour notre diocèse !

Ordinations diaconale et presbytérale 2017

Dimanche, ils seront diacre et prêtre... pour notre diocèse !

A priori, ils sont bien différents l’un de l’autre et pourtant dimanche, tout les réunira. Tout ? Oui tout. Enfin Dieu, quoi ! Puisqu’ils seront tous les deux ordonnés à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. Le premier comme diacre, l’autre comme prêtre.

« Vendredi au bureau, lundi au séminaire »

Pascal d’abord. Il a 62 ans et pour lui, ce sera une ordination diaconale en vue du presbytérat. En langage simplifié, cela signifie qu’il est encore à l’école des prêtres, et que, à la grâce de Dieu, il le deviendra sous peu. Combien de temps ? Ça, seul le Seigneur peut le dire ! Et pourtant le temps, il en a pris…

Né dans une famille nombreuse, catholique, il a reçu une éducation religieuse. Une mère pratiquante, du catéchisme, le sacrement de confirmation… Il quitte le berceau palois pour des études d’ingénieur à Paris puis rentre naturellement sur le marché du travail. Revenu à Pau, il met ses compétences au service de l’informatique mais le cœur n’y est plus. Il manque quelque chose. Quelqu’un ? Peut-être, il ne le sait pas encore. Entre temps, la foi qui s’en était allée avec la jeunesse revient tout doucement. Comme il ne « trouvait pas bien sa place en paroisse », il fréquente la communauté des Béatitudes quotidiennement, le Château Saint-Luc, sur les hauteurs de Castres. On est en 1989. Là, il découvre la vie fraternelle, le recueillement, trouve un accueil, rompt enfin la solitude si pesante. Décidé à sortir de l’ornière, à prendre sa vie en main, il effectue des bilans de compétences. Toujours sans résultat. Et puis un jour, presque curieusement, on lui demande de faire du catéchisme pour sa paroisse, à Saint-Vincent de Paul. « Une très bonne expérience.  » Il accepte, éprouve une grande joie à parler du Christ : « Ça a fait tilt ! »

Pourtant, pendant longtemps encore, il se pose des questions, se confie au père des Béatitudes. Il est touché par les gens qui cherchent Dieu, lui qui avait été trouvé par Dieu à Paris, alors que les difficultés étaient là. Il évoque une « conversion fulgurante » même s’il ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait – il l’a compris ensuite. Il se met à lire la Bible, reprend la pratique, effectue des stages philosophiques à la communauté de Saint-Jean, goûte de nouveau aux sacrements, chemine encore avant de se retrouver… dans le bureau de l’évêque Mgr Le Gall. « Je veux vivre pour le Christ.  »

Cette fois, on ne perd pas de temps : « Vendredi au bureau, lundi au séminaire ! » Et c’est là que nous le retrouvons, après quelques années encore de formation. Des qualités nécessaires pour être un bon prêtre ? Une vie de disciple, de prière (essentielle), le goût des autres, de tous les autres, même de ceux qui ne croient pas en Dieu, en somme l’envie d’établir une relation juste et vraie avec les gens. Il fait confiance : « C’est le Christ qui agira en moi…  »

D’abord une vie de prière

Jean-Baptiste maintenant.
Il grandit à Lyon dans une famille de cinq enfants. C’est le petit dernier de cette famille catholique. A l’âge de 8-10 ans, il envisage déjà sa vocation mais celle-ci se met en sourdine le temps de l’adolescence…, il en sourit. 17 ans, à l’occasion d’un pèlerinage, elle revient clairement. Et le bac en poche, Jean-Baptiste frappe à la porte d’une communauté religieuse, la Famille Missionnaire de Notre-Dame qui fête cette année ses 70 ans.

Notre jeune frère est heureux et épanoui au sein de cette vie fraternelle, charpentée par une formation humaine et spirituelle. « J’y ai beaucoup donné, beaucoup reçu, et je rends grâce pour ce fondement. C’est un cadeau de Dieu ». Tout va très vite, les étapes (les vœux) se franchissent les unes derrière les autres… jusqu’à la perpétuité. Comme chacun trouve sa place dans cette fratrie, Jean-Baptiste se découvre des dons manuels. On le fait responsable des travaux. Plomberie, maçonnerie, électricité, menuiserie… il aime le contact avec les artisans, tout comme la vie de prière et de travail, agrémentée d’activités missionnaires, lui convient.

Un jour cependant, en plein chantier de terrassement (!), le socle s’effondre. Comme une aspiration à autre chose. Le doute s’immisce, les questions affluent dans l’esprit de cet homme qui a accepté de « se donner tout entier à Dieu sans attendre de retour ». Est-ce que ma vie est toute pour Dieu ou bien pour autre chose ? Il part à Rome pour des études. Il y trouvera aussi des réponses. Dans sa poche, trois contacts : un ami jeune prêtre toulousain, un frère dominicain connu aussi chez nous à Toulouse et un cardinal, le cardinal-prêtre Cottier, théologien auprès de saint Jean-Paul II. C’est « l’autorité morale  » dont il aura besoin ! C’est qu’il y a derrière des questions canoniques, les vœux perpétuels avaient été prononcés. « Il faudra agir promptement… et énergiquement ! », et Jean-Baptiste qui ne regrette ni ne renie rien veut fermement garder sa vie au service de l’Église.

Arrivée à Toulouse, sur les hauteurs de… Rangueil cette fois. On pose ses valises, et on discerne dans la prière et la solitude. Entre-temps, une solution provisoire avait été trouvée : Jean-Baptiste bénéficie du statut de « religieux exclaustré », c’est-à-dire déchargé des obligations de la vie commune. Et là, il refait une découverte, la vie de paroisse. Lui vient l’envie de la partager avec ces personnes, et de les encourager comme baptisés à se mettre au service de l’Église. D’ailleurs, c’est ce qu’il décide de faire lui-même lorsqu’il frappe aussi à la porte de Mgr Le Gall. « M’acceptez-vous dans votre séminaire ? » « Très bien. Pour vous, ce sera trois ans  » lui répond le supérieur.

Et nous voilà au terme. Ou au début. Il a 39 ans. Dès lundi, au lendemain de son ordination, Jean-Baptiste retournera à Grenade, là où il seconde son curé depuis déjà deux années, le père de Larboust. Ce qui lui va si bien !

 

 


Actualité publiée le 15 décembre 2017