En route pour les JMJ ! Audrey nous raconte...

En route pour les JMJ ! Audrey nous raconte...

Audrey, 24 ans, trépigne d’impatience avant son départ aux Jounées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui auront lieu au Portugal entre les 2 et 6 août prochains. Avant de boucler son sac-à-dos, elle a accepté de nous livrer son parcours de foi et surtout de nous confier ce qu’elle espère trouver dans cette expérience de l’amour de Dieu, au travers de la rencontre avec d’autres jeunes du monde entier.

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- Décrivez-nous votre parcours de foi.

Originaire du Tarn, j’ai grandi avec mes deux parents issus de tradition catholique. Pour autant, notre présence à la messe fut très occasionnelle : nous y allions seulement pour les grandes célébrations. J’ai pourtant suivi un parcours de catéchisme avec beaucoup de rigueur et "effectué" les sacrements dont la première communion et la confirmation – je dis volontairement "effectuer" car à l’époque, je ne me rendais pas bien compte de ce que je pouvais vivre et rencontrer à travers l’Eucharistie ou encore la présence de l’Esprit Saint. Tout ce parcours était considéré à mes yeux comme étant "de tradition".
Après ma confirmation, vers l’âge de 14 ans, j’ai mis de côté ma foi. Concrètement, je ne participais plus à la messe dominicale ni aux rencontres hebdomadaires avec mon aumônerie même si ma mère a tenté de me convaincre d’assister à la messe... Jusqu’à l’âge de 21 ans, mon chemin de foi fut à l’image d’une montagne russe avec des hauts et des bas : je parvenais à m’engager dans quelques aventures et projets chrétiens tout en plaçant ma foi de côté pendant un temps, jusqu’au jour où j’ai vécu une rencontre intime avec le Seigneur !

Mes cinq années d’études à Toulouse furent enrichissantes mais aussi éprouvantes. Provenant d’une famille modeste, j’ai enchaîné de multiples jobs étudiants pour parvenir à mes besoins financiers (jusqu’à parfois 3 jobs en simultané, accumulés avec mes cours en semaine). Ainsi, la fatigue et le stress se sont très rapidement installés en moi. Comme j’avais peu de temps libre, je n’avais que très peu d’interactions sociales. Tout cela m’a amenée à vivre une grande période de dépression qui a duré plus de 2 ans. Je ne trouvais plus de sens à ma vie, ni même un brin de joie et d’espérance. Dans un moment de grand désespoir, j’ai dit à Dieu : « Si tu existes, il faut que tu me le prouves maintenant ». C’est alors que j’ai découvert l’existence de la paroisse étudiante de Toulouse. 

- Et là ?

Je me suis rendue ainsi à la basilique de la Daurade lors d’une messe étudiante. À ma grande stupéfaction, jai ressenti dans mon cœur un grand apaisement, comme si Dieu me prenait à cet instant dans ses bras, telle une brebis égarée. Cette messe fut présidée par l’abbé Damien Verley, curé de la paroisse étudiante. Encore aujourd’hui, je ne sais comment le remercier ! En effet, lors de son homélie, l’abbé parlait des problèmes et difficultés rencontrés par les étudiants et abordait notamment le sujet de la dépression : je suis tombée des nues ! Captivée par ses paroles et pour l’une des premières fois de ma vie, j’ai compris que Dieu n’abandonne jamais ses brebis et surtout, qu’il les aime d’un Amour infini. Mes larmes ont coulé jusqu’à la fin de la messe !
Autre surprise, j’ai appris l’organisation d’un pèlerinage à Notre-Dame d’Alet, le sanctuaire marial situé près de Blagnac. Bingo ! Je ne connaissais personne et pourtant... je n’ai pas hésité une seule seconde ! Une semaine extraordinaire dont je suis ressortie totalement transformée et remplie de la joie de l’Esprit Saint. J’ai retrouvé une grande lumière en moi, caractérisée par une joie de vivre, un nouveau sourire, de nouvelles amitiés, une nouvelle espérance et surtout en ayant une soif et une volonté ardente de proclamer la Bonne Nouvelle.
Depuis cette retraite, j’apprends à connaître et à aimer davantage le Christ chaque jour de ma vie. Je suis également très active dans la paroisse et m’investis également dans plusieurs groupes et activités. J’essaie surtout de me laisser guider par l’Esprit Saint et de vivre pleinement toutes les grâces auxquelles Il me conduit ! Comme l’exprime la Sainte Vierge dans son Magnificat : « le Puissant fit pour moi des merveilles » (Luc 1, 46-56).

- Vous allez partir aux JMJ bientôt à Lisbonne. Pourquoi ce choix ?

Lors de mon pèlerinage à Notre Dame d’Alet, j’ai été ébahie de voir la foi ardente et puissante d’autres jeunes de mon âge. Ils m’ont véritablement conduit vers le Christ et aujourd’hui encore, ils m’accompagnent continuellement dans mon chemin de foi. Partager sa foi et la vivre en communauté est une expérience de vie très puissante. En effet, à mes yeux, il est magnifique de voir le reflet du Christ à travers l’autre. Notre Dieu réalise de si belles choses à travers nos différentes rencontres !
Lors des JMJ, nous aurons l’occasion de vivre ce partage avec des catholiques du monde entier. Toutes nos cultures et différences ne feront plus qu’une auprès de notre Père qui nous réunit en son nom. Cette grande communion n’a pas de mots pour être décrite : il s’agit d’une expérience incroyable !

Comme les JMJ sont organisées tous les deux ou trois ans, ce n’est pas pas chaque année que nous pouvons vivre ce genre d’événement. Cette année nous avons en plus la chance d’avoir les JMJ organisées non loin de la France, plus précisément au Portugal : une occasion à ne pas louper ! Comme j’ai la double nationalité franco-portugaise, je suis doublement ravie de pouvoir participer à ce bel événement dans un pays que je connais si bien et ainsi de partager ma double culture !

- Auparavant, aviez-vous déjà participé à de tels grands événements cathos ?

J’ai déjà eu la grâce de vivre une grande et forte communion fraternelle, notamment lors des JMJ organisées en 2016 à Cracovie en Pologne. J’ai gardé un excellent souvenir de ces JMJ et cela m’a convaincue d’une chose : de recommencer l’expérience dès que possible ! Outre cette belle et magnifique expérience et lorsque l’occasion se présente, j’ai une joie immense à accompagner en tant qu’animatrice les jeunes qui partent en retraite ou lors de rassemblements spécifiques. J’ai récemment pu vivre avec de nombreux collégiens le rassemblement "Aquéro" à Lourdes !

- Pour cette fois, comment vous y êtes-vous préparée ?

Sur le plan financier, nous nous sommes répartis par équipe (composée environ d’une vingtaine d’étudiants ou de jeunes professionnels). J’ai la joie d’être responsable d’une équipe, nommée "Bienheureuse Marie-Claire de l’Enfant Jésus". Ensemble, nous avons depuis plusieurs mois mené de nombreuses actions pour récolter des fonds, dont l’organisation de ventes à la sortie de messes (gâteaux, bougies, chocolats...) ainsi que la programmation de deux concerts de gospel (en partenariat avec la chorale SONG à Toulouse) à l’église de St-Pierre des Chartreux ou encore à la basilique de la Daurade. Outre le fait de récolter de l’argent, nous avons surtout partagé d’excellents moments entre nous et avons déjà créé de belles amitiés avant même le commencement des JMJ !
Côté spirituel, la paroisse étudiante de Toulouse proposait un vendredi sur deux une messe suivie d’un temps fraternel pour se préparer à vivre les JMJ. Concrètement, nous avons découvert la culture portugaise, le déroulé et but des JMJ et avons surtout partagé de multiples temps de prière et de catéchèse.

- Qu’en attendez-vous ? Comment aimeriez-vous revenir ?

Je pense que la seule attente que nous pouvons espérer de ces JMJ est de vivre une rencontre grande et profonde avec le Christ. Nous avons probablement de multiples autres attentes, comme le désir de créer de nouvelles amitiés, de partager des beaux moments festifs, de louer le Seigneur avec des personnes de toutes nationalités confondues, etc. À mon sens, ces attentes sont accessoires car je sais que le Christ nous comblera de toutes ces grâces et que tout cela nous sera offert lors de cette belle aventure fraternelle. Cependant, désirer entrer dans une grande intimité avec Lui nécessite notre "Oui", qui parfois peut être bafoué par de nombreux obstacles. Ainsi, les JMJ sont une parfaite occasion pour nous rapprocher davantage de notre Dieu qui nous aime tant. J’espère ainsi revenir de ces JMJ avec le désir ardent de poursuivre ma vie sur le chemin de la sainteté !

- Qui est Jésus pour vous ?

Jésus est à mes yeux la définition même de l’Amour.
Souvent, nous souhaitons à nos proches et entourage "la santé, le bonheur et l’argent". Or, je souhaite à tout Homme une seule et unique chose : celui de connaître l’Amour de Dieu.
Par son Amour, le Christ m’a relevée des ténèbres et a redonné un sens à ma vie. En méditant sa Passion, tout désespoir, tout chagrin, toute appréhension s’envole au profit de son Amour et de sa Paix. Il comble chaque jour mon cœur d’une joie profonde : celui d’être infiniment aimée ! Ainsi, comme l’a écrit sainte Thérèse d’Avila : « Celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit  ».

- Avez-vous des appréhensions ? Quelque chose qui pourrait vous décevoir…

À vrai dire, je n’ai pas d’appréhensions particulières ! Les quelques aléas et inconvénients, comme le manque de confort parfois, disparaissent très vite : les grâces sont si grandes que personnellement, rien ne peut me contrarier. Les JMJ sont aussi une aventure : alors osons ! Osons nous laisser guider par l’Esprit Saint, osons nous laisser transformer par l’imprévisible, osons changer nos habitudes parfois trop complexes et exigeantes et osons vivre ces JMJ en toute simplicité. Le Seigneur est aux manettes : n’ayons pas peur ! Et puis rappelons-nous des paroles du Saint-Père : « Mettez la pagaille » !