En janvier, un pèlerinage mené en commun par les mouvements d’Action Catholique français à Rome est venu (re)donner à l’Action Catholique des milieux Indépendants (ACI) une légitimité et une visibilité accrue, au moment même où la synodalité poursuit son travail de réflexion dans l’Église Universelle. La vice-présidente de l’ACI, Madame Françoise Michaud, nous livre son retour d’expérience en nous rendant compte de ce pèlerinage :

«  Encore dans l’émotion à deux jours de mon retour, je viens vous partager humblement ce qui a fait le cœur de notre mission à Rome, nous les 38 personnes en responsabilité au sein de 10 des 14 mouvements d’Action Catholique. C’est la première fois que des responsables d’Action Catholique se rendaient ainsi ensemble en inter-mouvement au Vatican.

Le premier jour, le mercredi, nous avons vécu un temps majeur à la secrétairie d’État avec le Cardinal Parolin (l’équivalent du Premier ministre). pendant près de deux heures, il a écouté chacun des mouvements se présenter avant d’entamer de longs échanges pour nous encourager dans nos missions de laïcs afin d’« aider les gens rencontrés dans nos milieux… en ces temps de post-christianisme ». Avec simplicité, il a conclu avec ces quelques mots : « Nous sommes tous dans le même bateau ».

Le lendemain jeudi, nous avons reçu un accueil très protocolaire et en même temps bienveillant des services du Vatican pour attendre le pape. En réponse au livret de près de cinquante pages que nous avions rédigé ensemble dans un long travail de concertation entre mouvements , le pape a su nous distiller en trois pages l’essentiel de ce qui nous unit, de nos racines à un appel pour avancer (lire les deux textes ci-dessous). En procession, nous avons ensuite chacun salué le pape le temps de lui glisser une phrase mais pas beaucoup plus. Pour ma part, j’ai pu le remercier d’avoir initié le synode et lui glisser un « On vous soutient ! ». « Priez-pour moi  », m’a t-il répondu. Dans le même temps, se tenait la séance traditionnelle de photos avec lui, ce qui donnait l’impression d’une certaine mascarade. En fait, dès la sortie, nous avons compris l’importance de cet accueil et intérêt, portés à l’Action Catholique, à travers ce texte assez officiel. Des journalistes, à coté dans une salle de presse, nous ont rejoints aussitôt et interviewé là-dessus.

L’après-midi, nous avons eu une longue rencontre avec le dicastère pour le développement humain intégral, précédé d’un temps sur les migrations. Puis nous avons visité la communauté Saint Egidio dont le charisme repose sur les 3 P : Prière, Pauvre et Paix.

Le lendemain vendredi, nous avons eu une rencontre au dicastère "laic, famille et vie". Le cardinal Farrell, d’origine irlandaise, nous a reçus avec beaucoup d’humour : « Pour répondre à toutes vos demandes, Dieu seul a la réponse à toutes vos questions, surtout après ce que vous a dit le pape hier  ». Puis il nous a encouragés « dans ce travail important de l’Église, défini en deux mots "Action" et "catholique" et remercié pour notre travail : « l’Église ne peut vivre sans vous !  »

Durant la même matinée, nous avons rencontré quatre dicastères : le travail, la communication, la nouvelle évangélisation ou l’inter-religieux que nous avions choisi Jean-François et moi. Retenons que l’essentiel tient dans la relation à l’autre, en cherchant à se rencontrer pour se connaître, dans une estime réciproque, sans craindre de perdre son identité.

L’après-midi, nous avons visité l’ambassade de France près le Saint-Siège. Une visite instructive et chaleureuse ! Un diplomate et un prêtre engagé par le gouvernement français (comme c’est le cas à Jérusalem) nous ont expliqué les enjeux et fonctionnement de cet organisme avec le volet politique et diplomatique à propos des grands enjeux mondiaux, parfois en désaccord avec le Saint Siège. Ils nous ont aussi ouvert les yeux sur le rôle culturel et de tutelle sur les établissements pieux à Rome, comme sur les processus de nomination des évêques en France. Ils ont insisté sur l’importance de notre voyage, de nos activités, de la réception par le Saint-Père, car « Tout est lié  ». Nul ne peut se sauver tout seul.

Le samedi, nous avons fait la rencontre, essentielle encore, avec le cardinal Grech et sœur Nathalie Becquart du Secrétariat du synode des évêques. Tous les deux nous ont « invités à entrer dans le synode avec un esprit d’authentique communion, et non d’attitude de revendication, ni d’opposition, mais dans un esprit d’écoute et de collaboration », nous demandant de nous rapprocher de nos pasteurs. « Vous portez dans votre ADN la synodalité, mais il vous faut voir comment poursuivre cette expérience synodale, ancrée dans la prière et la parole de Dieu, C’est un chemin de conversion à poursuivre.  » À l’image des pélerins d’Emmaüs, soyons avec les autres sur le chemin !

En soirée, une relecture commune de ces journées nous a permis d’exprimer la clameur de notre ressenti comme : écoute et bienveillance, reconnaissance, partage, l’envie de construire l’Église de demain ...
À côté de ces rencontres formelles, nous avons eu la joie de mieux nous connaître les uns les autres, de repérer nos intuitions communes comme nos identités, avec le désir d’avancer ensemble dans le respect de nos diversités. Quelle belle et enrichissante expérience !

Des célébrations dans les quatre basiliques majeures et dans l’église Saint-Louis des Français nous ont permis de prier ensemble, sans manquer d’y admirer l’architecture (trop ?) somptueuse de ces lieux chargés d’histoire, comme les divers monuments croisés lors de nos déplacements.

Avec Jean-François, nous pourrons vous en reparler le 9 février.

En union avec ceux du Bureau National de l’ACI, renouvelés par ces rencontres, Marc Deluzet, Jean-Pierre Gobert, P. Jean-François Petit et Nathalie Verlhust

accompagnés de Mgr François Fonlupt, évêque d’Avignon, président du conseil pour les mouvements et associations de fidèles et le P. Jean-Christophe Meyer, secrétaire général de la Conférence des évêques de France.

Françoise Michaud,
vice-présidente de l’ACI,
à la suite du pèlerinage à Rome