Chaque année, le lundi qui suit le premier dimanche de septembre, dans la matinée, une messe est célébrée en l’honneur de saint Gaudens, patron et premier martyr de la ville éponyme.

Un homme de courage qui mettait l’amitié avec le Christ au-dessus de tout

Gaudens était un jeune berger qui eut la tête tranchée pour ne pas avoir renié sa foi chrétienne sous l’empire romain. C’est lui qui fit du modeste bourg où il fut martyrisé un lieu de grâce qui devint plus tard, au Moyen-Âge, la capitale du Nébouzan. Avec lui, les paroissiens saint-gaudinois sont fiers de descendre d’un proto-martyr de l’antiquité romaine.

La messe en son honneur est célébrée à la chapelle de la Caou, endroit où mourut le berger-ami du Christ. C’est toujours une grâce pour une cité de pouvoir compter sur l’intercession d’un homme qui préféra mourir plutôt que de renier son maître et ami Jésus. Les paroissiens puisent dans son amitié, son exemple et sa prière le courage de vivre leur foi au milieu d’un monde souvent indifférent et de l’annoncer tandis qu’on leur intime l’ordre de mettre leur croyance en sourdine... Un martyr antique nous rappelle que nous vivons depuis 2000 ans entourés d’une nuée de témoins, de « l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux » (He 12, 23). Malgré le jeune âge où le surprit la mort, saint Gaudens est un peu le patriarche de la cité à laquelle il a donné son nom. Par lui, les chrétiens commingeois se rattachent à une généalogie qui court sur deux millénaires.

Toute une ville fière de son saint patron

Monsieur le Maire nous a honorés de sa présence, ainsi que Madame la Présidente de la communauté de communes. Le père Florent, curé de l’ensemble paroissial de Saint-Gaudens, avait tenu à être entouré de prêtres, diacre et séminariste de sa communauté religieuse vocationniste. Grâce aux dons de ses adhérents, l’association des amis de la chapelle de la Caou a pu magnifiquement restaurer le chemin de croix qui orne les murs de la nef.

À la sortie de la messe, les services municipaux avaient dressé une longue table où les participants ont été conviés à partager un repas froid convivial offert gracieusement par la mairie. Ce fut l’occasion d’échanger entre nous et de vérifier que le sang des martyrs est décidément source de fécondité et de réjouissance. En effet, Gaudens vient du latin « gaudete  » qui signifie « joie » !

Jean-Michel Castaing, auteur