Cette année 2022 marque les 10 ans des attentats de Toulouse et de Montauban. Sept personnes sont violemment tuées. Le premier s’appelle Imad Ibn Ziaten. Quatre jours après, le 15 mars, deux autres militaires, comme lui, sont tués à Montauban : Mohamed Legouad et Abel Chennouf. Le 19 mars, l’horreur entre dans l’école juive de Toulouse Ozar Hatorah avec la mort de Jonathan Sandler et de ses deux enfants Arieh (5 ans) et Gabriel (4 ans) sans oublier Myriam Monsonego (7 ans). Tous ces crimes sont commis par un jeune de 23 ans, Mohamed Merah, abattu le 22 mars.

Où étions-nous ?

Nous savons tous où nous étions lors des attentats de New-York en 2001 puis de Paris en 2015… Le mal ne nous laisse pas indifférents ni indemnes. Il marque nos histoires et nos mémoires. Il nous agresse et nous blesse.

Où étions-nous lors des attentats qui ont frappé Toulouse et Montauban ? Qu’avons-nous ressenti lorsque nous les avons découverts ? Quels sont les coups dont nous portons encore aujourd’hui les marques tant dans notre vie personnelle que collective ? Quelles sont les interrogations que tout cela a provoqué en nous ?

Où en sommes-nous ?

Les plaies sont grandes et encore vives auprès des familles directement touchées par ce drame effroyable. Et nous pensons à elles et prions pour elles.

Bien évidemment, les communautés juives de Toulouse restent sous le choc ! Les chiffres d’une récente enquête montrant une hausse de l’antisémitisme en France révèlent combien il est urgent de lutter contre ce fléau. Héritiers du cardinal Saliège dont nous allons célébrer les 80 ans de son message « sur la dignité de la personne humaine », les chrétiens de Toulouse ne peuvent l’oublier !

Où irons-nous ?

Ce dimanche 20 mars, une grande commémoration a lieu à Toulouse en présence de beaucoup de personnalités civiles et religieuses dont le président Macron et ses prédécesseurs, ainsi que M. Herzog, président d’Israël. Même si elles sont nécessaires, les cérémonies ne peuvent suffire.

Latifa Ibn Ziaten, la maman de la première victime, a choisi de s’engager dans l’un des principaux combats pour éviter que des jeunes tombent dans le piège de l’idéologie et de la violence. Elle a créé l’association Imad, du nom de son fils assassiné, pour la jeunesse et la paix. Ses objectifs sont la prévention de la radicalisation, la présence aux familles et la promotion des valeurs républicaines.

Comme chrétiens, nous devons nous engager localement dans cette lutte qui passe par les rencontres et le dialogue. Mgr de Kérimel nous le rappelait à la fin de sa première messe à la cathédrale : « Nous savons que de nombreuses inquiétudes habitent le cœur de nos contemporains devant les nombreuses menaces qui pèsent sur notre humanité. Il semble que l’on aime à se faire peur en ce moment. Notre monde et notre société retrouveront une certaine stabilité quand nous prendrons la mesure de nos fragilités et que nous développerons le dialogue et la fraternité ».

Père Arnaud Franc,
Délégué diocésain aux relations religieuses avec le judaïsme

► Un hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban sera rendu dimanche 20 mars 2022 à Toulouse lors d’une grande commémoration où plus de 2 000 personnes sont attendues.