11 avril 2021 : Fête de la Divine Miséricorde

Un texte de Jean-Louis Brêteau, diacre permanent pour l’ensemble paroissial de Muret

11 avril 2021 : Fête de la Divine Miséricorde

« Dieu est riche en miséricorde » (Eph 2,4)

« Dieu riche en miséricorde  » est le titre de la deuxième encyclique du pape Saint Jean-Paul II publiée le 30 novembre 1980 et elle commence ainsi : « Dieu riche en miséricorde est Celui que Jésus-Christ nous a révélé comme Père : c’est Lui, son Fils qui nous l’a manifesté et fait connaître en Lui-même.  »

L’attachement du pape polonais à ce thème ne s’est jamais démenti au cours de son long pontificat. En effet, lors du Jubilé de l’an 2000, il déclare alors : « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques.  » Cette initiative coïncidait avec la canonisation de sainte Faustine Kowalska (30 avril 2000), dont la tombe était située sur le territoire de son ancien diocèse de Cracovie ; le corps de la religieuse avait été transféré en 1966 dans le Sanctuaire de la Divine Miséricorde qui abrite l’Icône représentant le Christ Miséricordieux tel qu’Il est apparu à sœur Faustine.
En 1981, une Américaine du Massachussets, Maureen Digan, atteinte d’un lymphoedème et qui avait subi dix opérations avant sa visite en ces lieux, est guérie en priant devant cette tombe. Après une série d’examens, cinq médecins de la région de Boston déclarent que cette guérison était sans explication. En 1992, le Vatican reconnaît le caractère miraculeux de la guérison de Maureen Digan, ce qui ouvre la voie à la béatification de sœur Faustyna Kowalska.
Une fois devenu pape et visitant ce sanctuaire de Cracovie Lagiewniki, Jean-Paul II affirme encore : « Le message de la Miséricorde Divine m’a toujours été très proche et très cher. C’est comme si l’histoire l’avait inscrit dans l’expérience dramatique de la Seconde Guerre mondiale. Au cours de ces années difficiles, il constituait pour les habitants de Cracovie et pour le peuple entier, un appui particulier et une source inépuisable d’espérance. C’était aussi ma propre expérience qui m’a accompagné au Siège de Pierre et qui crée, d’une certaine manière l’image de ce Pontificat.  » En fait, Jean-Paul II n’a cessé d’exhorter les chrétiens à devenir apôtres et témoins de l’Amour Miséricordieux de Dieu. En cette période traversée par tant de changements et de crises, ce qui est bien sûr aujourd’hui encore le cas, « Il n’y a, disait-il, rien d’aussi indispensable à l’homme que la miséricorde divine, cet amour gracieux, compatissant, élevant l’homme au-dessus de sa faiblesse vers les hauteurs infinies de la sainteté de Dieu.  » Signe évident de la Providence, sa mort est intervenue la veille de la Fête de la Miséricorde, le samedi 2 avril 2005.

En réalité, l’Église, à travers toute son histoire a sans cesse annoncé ce message. Mais il y a eu des interventions directes du ciel pour la rappeler avec force. Ce fut manifestement le cas avec les apparitions du Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) dans le couvent de la Visitation de Paray-le-Monial. Le Sacré-Cœur lui apparut à de nombreuses reprises, notamment en juin 1675 où Jésus, montrant son cœur, lui dit : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes, (…) jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu’ingratitude.  » Bien des années après, le 13 mai 1920, le pape Benoît XVI, en canonisant Marguerite-Marie, encourage fortement la dévotion au Sacré-Cœur.

Dix ans plus tard, Jésus apparaît à Sœur Faustine de 1931 à 1938, quelque temps seulement avant la Seconde Guerre mondiale et lui demande de le faire représenter en une icône où de son côté jaillissent un rayon rouge, symbole de la force et un rayon blanc, symbole de la pureté. Cette image sera peinte par Eugeniusz Kazimirowski en 1934. Jésus affirme qu’il accordera une protection spéciale à chaque personne qui vénèrera cette image. Pour approfondir le message de Faustine, il est possible de consulter son Petit Journal. Comme on le sait, le Seigneur a enseigné, en particulier, à la religieuse l’usage d’un chapelet dit « de la Miséricorde », recommandant qu’il soit récité spécialement au chevet des agonisants.

Les successeurs de Jean-Paul II, Benoît XVI, puis François ont puissamment relayé ce culte de la Miséricorde Divine. Nous nous souvenons, en particulier, de l’Année 2016, Jubilé de la Miséricorde, où des foules de pèlerins se sont succédées à Rome pour implorer avec le pape la Miséricorde de Dieu. En mai de cette année-là il y eut, par exemple, un Jubilé des Diacres, avec une forte délégation française. Il est rare de voir rassemblés à Rome plus de 2000 diacres permanents, avec leur épouse, pour ceux qui sont mariés ! Nul doute qu’en cette année de pandémie, le dimanche 11 avril, nous aurons tous et toutes à cœur de prier le Seigneur avec intensité pour qu’il éloigne de notre monde cette lourde menace.

« Tes miséricordes, Seigneur, sans fin je les chanterai !  »

Jean-Louis Brêteau
Diacre permanent pour l’ensemble paroissial de Muret

Extrait du bulletin paroissial Le Lien, Avril 2021

 


Actualité publiée le 8 avril 2021