14 Juillet : la Nation à l’honneur

par Jean-Michel Castaing

14 Juillet : la Nation à l’honneur

Pour les chrétiens, la nation représente un ciment d’unité. La fête du 14 juillet est le moment propice pour affirmer sans chauvinisme la fierté d’être Français. 

 

La souveraineté retrouvée ?

À l’occasion de la crise sanitaire du coronavirus, de nombreuses personnes ont redécouvert les vertus de la Nation. Soudain, la France s’est retrouvée démunie de masques et de respirateurs ! Nos concitoyens ont pris conscience qu’un pays, ce n’est pas seulement un carré sur la carte du monde et une identité, c’est aussi une appartenance solidaire. La perception de la Nation a changé : sa dimension de protection a été mise davantage en valeur. Être français est à la fois un honneur et une garantie.
La France s’est-elle vue trop belle ? Quelles désillusions devant nos carences et les impérities de notre bureaucratie ! Le réveil a été rude : la Corée du Sud nous dépassait dans la gestion de la crise ! L’heure est désormais à la souveraineté, même chez les politiques qui ne prononçaient jusque-là ce terme qu’à contrecoeur. Souveraineté : la nation doit décider elle-même de son destin. Voilà longtemps que ce mot d’ordre n’avait pas été avalisé explicitement par la majorité de la classe politique ! C’est d’ailleurs la Révolution française qui a consacrée la souveraineté de la nation. Avant, seul le Roi était souverain.

 

Les catholiques et la Nation

La Révolution française marque en effet un changement de modèle politique : désormais, ce sont les hommes qui décident, et non plus un monarque de droit divin. Ce qui nous amène à questionner le rapport des chrétiens à la nation. Une nation, c’est « un plébiscite de chaque jour  » (Renan) pour les citoyens, mais c’est aussi une histoire, des mœurs particulières, une culture, un savoir-vivre. Les catholiques peuvent légitimement revendiquer la paternité de la France : la France est chrétienne depuis Clovis, et antérieurement, avec les martyrs de l’Antiquité. La foi catholique a irrigué notre pays. Cette influence a produit ses effets bien au-delà de la sphère religieuse : que l’on pense aux relations homme-femme, dont on ne trouvait encore récemment que peu d’équivalent dans le monde. L’enseignement du christianisme a été décisif dans la promotion de la femme qui révolutionna les rapports entre les deux sexes. Les catholiques n’ont pas à rougir de la contribution de leur foi à l’édification culturelle et historique de notre nation. 


Universalisme de la France

Autre question : aimer la France, est-ce forcément tomber dans le nationalisme ? Non, heureusement ! Le nationalisme est l’amour irraisonné et idolâtre de son pays. Les chrétiens aiment à la fois leur patrie, les cultures particulières des autres pays, et l’universel qui empêche tout repli sur soi. La France a toujours eu le souci du monde : « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde » (de Gaulle). L’influence du christianisme n’est pas étrangère à cet universalisme.
Avant la Révolution, notre fête nationale tombait le 15 août ! Sans rancune ! Les chrétiens sont pour la réconciliation des mémoires. Notre héroïne nationale, Jeanne d’Arc, canonisée par l’Église plusieurs siècles après sa mort, n’a-t-elle pas été célébrée par des politiques et des intellectuels de tout bord ? La Nation est facteur d’unité entre Français. Voilà une caractéristique qui n’est pour déplaire aux disciples du Christ.

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 13 juillet 2020