Mgr de Kerimel, jusqu’à présent évêque de Grenoble, a été nommé archevêque de Toulouse par le pape François le 9 décembre 2021.
Le titre d’archevêque de Toulouse confère à Monseigneur Guy de Kerimel une primauté d’honneur sur les évêques « suffragants », c’est-à-dire sur les évêques de la province ecclésiastique. C’est donc ce qui le place à la tête de la province ecclésiastique de Toulouse qui regroupe l’Archidiocèse de Toulouse (archevêché métropolitain), d’Albi, d’Auch, le diocèse de Cahors, de Montauban, de Pamiers, de Rodez et de Tarbes et Lourdes. En France, il y a quinze provinces ecclésiastiques, chacune ayant des spécificités historiques ou territoriales.
L’archevêque n’a pas autorité sur les autres évêques de la province. Il bénéficie, selon le droit canonique et souvent en vertu d’anciens privilèges attachés à son diocèse, d’une dignité supérieure à celle d’un simple évêque. Mais un évêque reste seul le patron de son diocèse puisqu’il représente la continuité apostolique en tant que descendant des apôtres. Ensemble, les évêques de la même province sont appelés à la diriger de façon collégiale.
Ainsi être archevêque revient à avoir sur les autres évêques d’une province une certaine juridiction mais pas de supériorité d’ordre. De façon pratique, son rôle est d’organiser la coopération entre les diocèses de la province, mais chacun d’entre eux conserve sa propore juridiction spirituelle sur son diocèse.
Qu’est ce qui montre qu’un évêque, ou en l’occurrence un archevêque, est un évêque ? Quels sont les signes – on parle alors d’insignes épiscopaux - qui viennent préciser cette fonction ?
Au jour de son ordination épiscopale, le troisième degré du sacrement de l’Ordre (diaconat, presbytérat, épiscopat), des insignes épiscopaux sont remis à l’évêque :
Du latin « annellus » (chaînon, bague) ou « annulus » (bague), l’anneau pastoral est l’un des signes distinctifs de la charge épiscopale. Quelle qu’en soit les circonstances, il est toujours porté à l’annulaire droit. L’évêque se le voit remettre au jour de sa consécration comme un signe de sa dignité et de sa juridiction puisqu’il rappelle que l’évêque est Tête, Pasteur, Époux et Docteur de l’Église qui vit sur le territoire de son Diocèse.
► L’anneau signifie ainsi la fidélité de l’évêque à l’Église et son alliance avec le diocèse qui lui a été confié. Autrefois ornés de pierres précieuses, ils sont de nos jours beaucoup plus simples : d’argent ou d’or, sans pierre, souvent agrémentés d’un symbole chrétien.
C’est le bâton pastoral, à l’image du berger qui conduit son troupeau – le signe emblématique par excellence ! Il avait initialement la forme d’un Tau grec (T), mais dès le XIIème siècle, son extrémité supérieure a pris la forme recourbée, en volute, que l’on voit aujourd’hui. On peut aussi y reconnaître la forme de la houlette du berger.
► C’est donc le bâton de celui qui dirige, qui conseille, et qui secourt, la houlette du bon pasteur, marchant à la tête du troupeau des fidèles. C’est encore le signe d’une autorité paternelle, « Le Seigneur est mon berger » (Jn 10,1-18 & 27-30).
C’est la coiffure liturgique qui distingue les hauts prélats de l’Église catholique qui ont une charge pastorale, les évêques et les abbés. Apparue en Occident au cours du XIIème siècle, sa forme a beaucoup évolué au cours des siècles. Les faces antérieures et postérieures, appelées titres ou cornes, se sont progressivement élevées de façon parallèle, pour devenir de plus en plus hautes et de plus en plus pointues jusqu’au XVIIIème siècle. Les deux pans de la mitre ont pu signifier symboliquement les deux Testaments, le Nouveau étant devant.
La mitre n’est portée que durant les cérémonies liturgiques. La forme ordinaire du rite romain distingue de la mitre précieuse ou orfrayée la mitre simple, en soie ou en toile blanche, portée en temps de deuil et de pénitence. Les cardinaux et les évêques portent toujours la mitre simple en présence du pape.
► La mitre dans le rite latin, de même que la tiare dans les rites orientaux, symbolise l’autorité magistrale de l’évêque, sa fonction d’enseignement, son doctorat. La mitre rappelle la coiffure du grand-prêtre du Temple de Jérusalem.
On peut ajouter enfin le Sacré Pallium, un ornement sacerdotal tissé de fine laine blanche d’agneau composé de deux bandes pendantes brodées de six croix noires. Le pape, les primats et les archevêques métropolitains le portent autour du cou pendant les célébrations liturgiques.
► Il est le symbole de l’unité de la hiérarchie catholique et signifie la communion et l’union avec le siège de Rome. Le Pallium aurait été imaginé par le pape saint Marc, au début du IVe siècle.
À ces insignes, il faut ajouter la croix pectorale que l’évêque ou l’archevêque porte couramment, en tenue liturgique comme en vêtement de ville.
Elle indique le caractère épiscopal. Elle est suspendue par une chaîne en habit de ville et un cordon de soie verte entrelacé d’or à la messe et au chœur. La couleur de ce cordon rappelle que le vert était jadis la couleur épiscopale - que l’on retrouve d’ailleurs dans l’héraldique ecclésiastique sur le chapeau et les glands des armoiries épiscopales.
Plus que des vêtements destinés à habiller, encore moins des ornements d’apparat, les vêtements liturgiques manifestent une fonction ; celle du ministre qui les revêt, vis-à-vis de l’Assemblée mais aussi de l’Action sacrée qui va se jouer.
À l’image des objets, les vêtements participent à la beauté et à la dignité de la liturgie sans toutefois la supplanter. Ils sont destinés à accompagner les gestes du célébrant et en accentuent la visibilité et la beauté.