Bientôt prêtres ? Les familles racontent...

Ordinations

Bientôt prêtres ? Les familles racontent...

A quelques jours de leur ordination, nous avons interrogé les familles des ordinands. Jean-François est le père de Josselin, Polo le cousin germain de Simoné. Ils ont accepté de nous raconter comment ils avaient accueilli l’idée d’avoir un prêtre au sein de leur famille, et comment ils s’y préparaient.

Quand et comment vous ont-ils annoncé qu’ils voulaient devenir prêtre ?

- Jean-François : Je peux précisément vous répondre ! C’était le lundi de Pâques 2011. La veille, ma petite-fille Apolline, sa nièce, recevait le baptême. Nous nous retrouvions en famille à la maison et, au moment du café, alors que nous lui demandions ses projets, au sortir de son stage à l’école Centrale, Josselin nous a dit : « Puisque vous vous demandez tous ce que je ferai l’an prochain, je vais vous le dire. Je voudrais être prêtre !  ».

- Polo : Ce sont ses parents qui ont annoncé aux miens son souhait d’entrer au séminaire.

Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

- Polo : J’étais très honoré et heureux à la fois qu’un tel événement se produise dans la famille ! Étant ancrés depuis la naissance dans le catholicisme, notre foi nous fait persévérer dans nos actes et dans nos paroles vis-à-vis de notre prochain. Dans la culture wallisienne et futunienne, de nombreux parents souhaitent que leur enfant se consacre à la vie sacerdotale, même si cette vocation est devenue rare de nos jours.

- Jean-François : Pour ma part, avec beaucoup de joie intérieure. Enormément de fierté aussi ! Mais, je dois l’avouer, sans trop de surprise non plus... Déjà, vers l’âge de 14 ans, au retour des pèlerinages où il partait chaque année, sa mère se demandait s’il ne voulait pas être prêtre. Et puis, avec tous ces garçons dans la famille, c’était un peu dans les esprits, sans qu’on sache trop pourquoi. En réalité, cela n’a surpris personne.

Est-ce qu’enfant ils manifestaient déjà ce désir d’être pasteur ?

- Jean-François : Non, Josselin n’en avait jamais parlé. Il faut dire que c’est quelqu’un de réservé, qui ne parle pas beaucoup. Il remonte ses souvenirs d’envie d’être prêtre à l’âge de 10 ou 11 ans. Je me souviens qu’il était aussi enfant de chœur, peut-être un peu plus longtemps que les autres. Comme il avait le sens du devoir, il se dévouait souvent pour aider le curé de notre paroisse, l’accompagner lors des obsèques, des fêtes liturgiques. Il était déjà dans le service. Très scolaire aussi, soucieux du travail fait et bien fait. C’est une personne sérieuse !

Josselin dit que sa vocation est née dans sa famille, nombreuse. Vous êtes vous-même diacre depuis 7 ans. Il y a-t-il un rapport entre ces deux vocations dans la famille ?

- Jean-François : Directement, non. D’ailleurs, j’ai cheminé de mon côté, bien avant qu’il n’en soit question pour Josselin, dès 2004. Peut-être que cela provient d’un esprit dans la famille, certainement du goût de la prière. On avait pris l’habitude de prier tous ensemble, surtout le week-end. En tant que catéchistes, on s’occupait aussi souvent des messes de Noël, de la vie de la paroisse. Nous préparions les choses tous ensemble, chacun selon charisme. Certains des enfants venaient chanter avec nous, d’autres nous accompagnaient musicalement… Ils ont aussi baigné dans la liturgie dominicaine, très porteuse.

Comment expliquez-vous que Dieu ait appelé deux d’entre vous, les vocations religieuses n’étant pas si nombreuses ?

- Jean-François : Il faudrait le demander au Seigneur lui-même ! Josselin a aussi une sœur engagée dans la communauté du Verbe de Vie. L’année dernière, elle a fait son premier engagement, dans le pôle de la Vie consacrée. Les vocations multiples ne sont pas si rares que cela dans les familles chrétiennes ! Même si, cela est vrai, il existe aussi des familles au sein desquelles les enfants prennent une direction opposée.

Savez-vous comment leur est née la vocation ? Avez-vous demandé à Simoné quand il a reçu l’Appel de Dieu ?

- Polo : Je pense qu’il l’a reçu au moment de ses déplacements en métropole, notamment lors d’un passage à Lourdes. Il s’est aussi rendu en Terre Sainte avec un groupe de pèlerins dont il faisait partie avec ses parents. Cela s’est sans doute concrétisé avec sa volonté d’être au service des jeunes et de l’Église Universelle.

Comment ont réagi les frères et sœurs, les familles ?

- Jean-François : Favorablement bien sûr ! Même s’ils n’ont pas été très étonnés. C’était d’ailleurs un peu une blague entre nous : ils lui disaient souvent « toi qui seras prêtre plus tard… » Cela n’a donc pas été une surprise extraordinaire !

- Polo : Moment riche en émotions... et particulièrement pour sa maman qui a toujours souhaité que son fils soit un homme de Dieu, au service de l’Église et de la communauté. En tous les cas, mes propres parents (dont Simoné est le filleul), aujourd’hui décédés, auraient vécu cet événement dans la plus grande joie et le bonheur de partager ce moment tout à fait exceptionnel.

Est-ce vous avez prévu un temps de famille particulier pour vous réjouir autour et avec lui ?

- Jean-François : Comme pour son ordination diaconale, nous serons tous réunis en famille. La veille, on accueillera du monde à la maison, et nous sommes aussi tous unis par la prière. Tout le monde s’intéresse à ce qu’il vit et à ce qu’il fait. Pour sa première messe, le lundi qui suivra, à Lanta, nous serons aussi nombreux présents, sa famille, ses frères et sœurs et ses amis. Ils ont déjà préparé cette messe, avec un des frères qui coordonne les chants, d’autres à la musique. Chacun pourra être acteur, avec les petits-enfants, dans un esprit familial et amical.

- Polo : Nous, nous arrivons de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna : cette présence le réconforte et il sait que nos prières l’accompagnent, bien sûr. Je pense aussi que notre culture et nos traditions lui apportent un soutien moral et une confiance absolue en vue de la préparation à son sacerdoce. Depuis un mois que nous sommes arrivés, il nous a déjà délégué quelques responsabilités pour le jour J...

A quelques jours de leur ordination, comment les trouvez-vous ?

- Jean-François : Josselin est bien occupé ! A plusieurs reprises, des paroissiens m’ont dit qu’il est très souriant et qu’il semble heureux. C’est ce qui me revient aux oreilles. Pour ma part, je le vois moins même si nous échangeons. Il me semble effectivement très heureux de ce qu’il fait. Je me réjouis de cette ordination, de cette fête et de son engagement auprès du Seigneur !

- Polo : Moi je le trouve serein, la tête sur ses épaules. Sachant qu’il sera entouré de sa famille et de ses paroissiens qui l’apprécient énormément...