Emilie, consacrée dans l'ordre des vierges

Vie consacrée

Emilie, consacrée dans l’ordre des vierges

Samedi 23 septembre, en l’église Saint-André à Toulouse, s’est vécue une cérémonie peu ordinaire, une messe de consécration virginale. Une femme, Emilie Castillo, a été consacrée à Dieu dans notre diocèse. Rencontre.

- Emilie, pouvez-vous en quelques mots vous présenter à nous ?

Je m’appelle Emilie Castillo et j’ai 54 ans. Je suis née à Lima au Pérou. J’ai été naturalisée française en 2008. De formation architecte, je suis arrivée en France en 2001 pour suivre des études à l’Université Jean Jaurès. Après mon D.E.A, j’ai commencé un doctorat que j’ai arrêté en début de troisième année par manque de temps (j’ai dû choisir entre travailler ou préparer la thèse). Dés mon arrivée en France, j’ai travaillé dans diverses entreprises comme dessinatrice spécialisée dans la menuiserie et l’habillage de façades. Actuellement, avec une associée, j’ai un bureau d’études dédié à la même activité.

- « Un célibat pour le royaume » : cette forme de vie consacrée ne nous est pas familière. Pouvez-vous nous dire ce qu’est l’ordre des vierges consacrées ?

La « consécration des vierges » est la plus ancienne forme de vie consacrée féminine. Elles étaient nombreuses dans les premiers siècles, consacrées à Dieu par l’évêque, vivant seules ou dans leur famille, et menant une vie de prière et de service. Le terme latin d’ « ordo  » désigne ici une catégorie de fidèles à l’intérieur du peuple de Dieu. Au moment des grandes invasions barbares, la vie monastique s’est développée avec la profession entre les mains d’une abbesse. La consécration des vierges est alors peu à peu tombée en désuétude. Elle a été remise à l’honneur récemment, par la réforme liturgique souhaitée par le concile Vatican II. Depuis 1970, les évêques ont la possibilité de la conférer à des femmes vivant dans le monde.

- Quand en avez-vous entendu parler la première fois ? Et qu’est-ce qui vous a fait comprendre que c’était votre voie, que c’est là que vous étiez appelée ?

J’ai été appelée à suivre le Christ et j’ai choisi de le faire dans la vie séculière ordinaire. J’avais entendu le pape François appeler l’Église à sortir d’elle-même, à aller et porter l’Évangile à la périphérie. J’ai voulu répondre à cet appel en étant insérée dans le monde. « L’ordo virginum » me permet librement de me consacrer à Dieu et de servir l’Église, selon mes charismes tout en assumant ma vie professionnelle et en continuant d’entretenir mes relations familiales et amicales.

- Comment avez-vous vécu la célébration ? Est-ce que c’était comme un appel ? un engagement ? un vœu ? un mariage ?

La célébration de samedi, je l’ai vécue comme une fête. Comme un engagement d’amour !

- Combien y a-t-il de vierges consacrées dans notre diocèse de Toulouse ? Les connaissez-vous toutes, que partagez-vous avec ces femmes ?

En France il y a 650 vierges consacrées et plusieurs milliers sur tous les continents. Dans notre diocèse il y en a une douzaine. Il y a un mois, j’ai participé à une retraite au Puy-en Velay avec cent-sept vierges consacrées ! Nous partageons : notre amour pour le Christ, l’époux ; Notre vocation d’aimer l’Église d’une manière inconditionnelle ; et notre particularité d’être appelée à une vie cachée qui est, avec la joie et en toute liberté, le reflet de l’amour miséricordieux et infini de Dieu.

 

 


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Actualité publiée le 28 septembre 2017