En décembre prions avec le Pape :

Le pape François nous invite à prier afin que les personnes en situation de handicap bénéficient de l’attention de la société et que les institutions promeuvent des programmes d’inclusion pour leur participation active.

Parmi les plus vulnérables d’entre nous, figurent les personnes en situation de handicap. Certaines d’entre elles souffrent d’un rejet fondé sur l’ignorance, sur des préjugés, ce qui les conduit à être marginalisées. Les institutions civiles doivent soutenir leurs projets en leur donnant accès à l’éducation, à un emploi et à des espaces où exprimer leur créativité. Il faut des programmes et des initiatives qui favorisent l’inclusion. Nous avons surtout besoin de grands cœurs qui aient la volonté de les accompagner. Nous devons changer un peu notre mentalité pour nous ouvrir aux contributions et aux talents de ces personnes aux capacités différentes, aussi bien dans la société que dans la vie de l’Église. Ainsi, créer une paroisse pleinement accessible ne signifie pas seulement supprimer les barrières physiques, mais également assumer le fait que nous devons cesser de parler d’ « eux » et commencer à parler de « nous ». Prions afin que les personnes en situation de handicap bénéficient de l’attention de la société et que les institutions promeuvent des programmes d’inclusion pour leur participation active.

Pape François

Témoignage – Décembre 2023 – Personnes handicapées – Claire et Marianne

Pour l’inclusion de chacun d’entre nous !

Claire est porteuse d’un handicap moteur lourd et se déplace en fauteuil. Elle a aussi des problèmes d’élocution. Elle est engagée dans plusieurs associations et structures, notamment dans la Commission Accessibilité de la ville de Toulouse. Elle témoigne qu’il est essentiel pour elle de prendre part aux transformations de la société pour tendre à une société inclusive.

Je m’appelle Claire et j’ai 42 ans. Je suis une Personne à Mobilité Réduite et je me déplace en fauteuil. J’ai aussi des problèmes d’élocution mais je réfléchis bien. Je le vois bien, c’est souvent que mes interlocuteurs se disent : « elle parle mal donc son cerveau est lent » alors que pas du tout !

Je travaille pour l’association UMEN - Univers Montagne Esprit Nature - qui organise des séjours de pleine nature partagés entre personnes en situation de handicap et personnes valides. Je suis élue à APF France handicap 31 et membre de la Commission communale pour l’accessibilité de la ville de Toulouse. J’ai aussi des loisirs tels que le dessin ou l’équitation, et plein d’amis valides ou en situation de handicap. Même si ma différence paraît très grande car j’ai un problème réel de motricité et d’élocution, je ne me sens pas plus différente que quelqu’un d’autre. J’aime évoluer au milieu de tous et c’est ce qui me fait avancer. J’aime beaucoup échanger avec mes semblables mais la diversité fait partie de la société et en fait sa richesse.

Chacun a besoin qu’on prenne soin de lui

L’attention de la société n’est pas seulement nécessaire pour les personnes en situation de handicap. Chacun a ou aura un jour besoin que la société s’adapte à lui. Chacun a besoin qu’on prenne soin de lui. Nous avons tous besoin de vivre avec les autres.

Au sein de la Commission communale pour l’accessibilité de la ville de Toulouse par exemple, nous avons une réunion tous les mois. On parle des problèmes de construction de logements pour accueillir la population arrivante, mais il faut se préoccuper avant tout de la voirie. L’inaccessibilité des bâtiments et de la voirie est une cause première d’exclusion des personnes en situation de handicap. A Toulouse, nous sommes consultés dès le début des projets. Plus nous sommes engagés tôt, moins cela coûte cher. Une voirie accessible aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite), c’est une voirie accessible aux personnes âgées, aux parents de jeunes enfants en poussette, aux personnes momentanément invalides… Bref à tous !

Faire que les personnes ne soient pas systématiquement en situation de demande

En ce qui concerne l’inclusion, une de mes grandes difficultés aujourd’hui c’est l’absence d’information. Il y a pas mal de choses accessibles aux PMR mais on ne le sait pas. Par exemple, pour acheter un billet de concert, il faut d’abord appeler pour savoir s’il y a des places dédiées PMR. Pour le concert de Bigflo et Oli, cela m’a pris quatre jours avant d’avoir une réponse. Alors que ce serait très facile d’avoir une billetterie spécifique par internet. Il faut aller chercher soi-même les informations et cela nous place en situation permanente de demande.

Nous ne sommes pas dans le même espace-temps

Je voudrais aussi faire prendre conscience aux gens qu’on peut faire beaucoup de choses même si l’on est lourdement handicapé, mais il faut du temps pour planifier, pour commander un transport, pour trouver un accompagnateur… Aujourd’hui, tout se fait un peu au dernier moment. Les conférences à la dernière minute, les invitations sur le pouce, ça n’est pas possible pour moi. Mais ça ne l’est pas non plus pour les parents de jeunes enfants.

Chacun peut aider

Je suis chrétienne et je souhaite aussi prendre part comme chacun à ce que sera l’Église de demain. Depuis quelques années, je suis au service du Pèlerinage National ; je fais également partie de l’équipe de direction de l’Accueil St Frai : tout au long de l’année, je participe aux réflexions. Et autour du 15 août, à Lourdes, j’aide matériellement sur le plan informatique.

Une société est inclusive lorsqu’elle permet à « tous les membres de son corps » de participer. En travaillant à l’inclusion des personnes handicapées, elle permet l’inclusion de chacun.

Propos recueillis par Marianne Cébron, Réseau Mondial de Prière du Pape France

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