Les Petites Sœurs de Jésus
« L’Avent est un très grand moment, le désir intense d’une rencontre : j’attends le Sauveur, mais Dieu m’attend plus encore ». Tels sont les mots jaillis du cœur de Paule-Marcelle, petite sœur de Jésus. Dès le premier dimanche de l’Avent, le ton est donné : « Veillez ».
Ce temps de veille ne se vit pas dans la crainte, il est un temps d’attente impatiente dans l’amour. Les Petites Sœurs de Jésus, chemin du Vallon (à deux pas de l’hôpital de Rangueil) sont pour la plupart à la retraite après une vie bien remplie aux quatre coins du monde : Maroc, Cuba, Algérie, Croatie pour les dernières arrivées.
Toute leur vie, elles essayent d’être disponibles pour se laisser modeler par la Parole de Dieu. Pendant l’Avent, seules puis en fraternité, les Petites Sœurs méditent cette Parole de Vie et partagent sur la façon dont les textes de la liturgie les interpellent. Petite sœur Bernadette-Colette a été particulièrement marquée par les antiennes Ô :
« Les méditant plus particulièrement une année, j’ai pris le temps de chercher leurs racines dans la Bible. Ces antiennes nous inscrivent dans la longue marche du peuple de Dieu vers l’attente du Messie ».
Tout au long de l’année, un enfant Jésus en terre cuite est présent dans la chapelle, posé à même le sol. Cette intuition a été reçue par petite sœur Magdeleine de Jésus, fondatrice de la congrégation. Elle témoigne avoir reçu une grâce particulière de la Vierge Marie lui confiant l’Enfant Jésus, afin de le donner à son tour au monde.
Pourquoi une telle dévotion à Dieu fait petit enfant ? Parce qu’Il a choisi de rejoindre l’humanité dans cet état de dépendance d’un nouveau né. Pour parler à un enfant, il faut se mettre à sa hauteur, s’abaisser. Avec Jésus, c’est pareil, il faut se faire petit enfant. C’est ce que les Petites Sœurs s’efforcent de vivre, en étant attentives les unes aux autres, en essayant de répondre pauvrement aux sollicitations du moment.
La dernière semaine de l’Avent, les petites sœurs installent des crèches dans tous les lieux de vie de leur fraternité. « Il est pour nous essentiel d’accueillir Celui qui vient dans tout ce qui fait notre vie », précise Petite Sœur Paule-Marcelle.
Les Petites Sœurs de Jésus suivent les traces de Charles de Foucauld, appelé le petit frère de Jésus. Il avait été interpellé par ce grand mystère de la Nativité :
« En se faisant si petit enfant, enfant si doux, il vous crie : confiance ! Familiarité ! N’ayez pas peur de moi ! Venez à moi ! Prenez moi dans vos bras. Adorez moi... ne craignez pas, ne soyez pas si timides, devant un petit enfant si doux, qui vous sourit et vous tend les bras. Il est votre Dieu mais il est plein de douceur et de sourire... Soyez toute tendresse, tout amour et toute confiance... »
Les sœurs missionnaires de Marie « cherchent Dieu dans l’esprit de saint François d’Assise et de sainte Claire : un même amour du Christ et des frères, une vie évangélique marquée par la simplicité, la pauvreté, la paix et la joie ».
Le temps de l’Avent, au couvent des carmes, est scindé en deux. Les trois premières semaines, les frères veulent être totalement tournés vers cette première attente : celle du retour final du Christ.
La crèche du couvent des dominicains a disparu. C’était il y a quinze ans. Le frère Marie-Bernard, très habile de ses mains, confectionne les habits monastiques de ses frères. Et...