L’Esprit Saint, au commencement et au terme de l’œuvre du salut

Dimanche 31 mai 2020, fête de la Pentecôte

L’Esprit Saint, au commencement et au terme de l’œuvre du salut

La fête de la Pentecôte nous pousse à interroger les caractéristiques de l’action de l’Esprit Saint. Celle-ci est à la fois un achèvement et un commencement.

 

L’Esprit achève l’œuvre de salut

L’action de l’Esprit Saint est un achèvement parce que son effusion sur les disciples, cinquante jours après Pâques, marque le couronnement du mystère pascal. La descente de l’Esprit est le sceau de Pâques, son achèvement plénier. D’ailleurs, Jésus avait fait de son départ pour la maison du Père la condition de l’envoi du second Paraclet, l’Esprit Saint : « Il vaut mieux pour vous que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai  » avait-il déclaré à ses disciples (Jn 16,7). Ainsi l’Esprit Saint reste-t-il entièrement référé à Jésus et à son mystère de mort-résurrection dont il nous applique les fruits. Dans l’œuvre de salut, vaste mouvement de la Trinité en notre faveur, tout part du Père qui a l’initiative, tout se réalise dans le Christ et tout se termine dans l’Esprit.

Si Jésus a accompli la réconciliation des hommes avec Dieu, encore faut-il que ces derniers y souscrivent. Ce sera là le travail de l’Esprit Saint dans nos cœurs. De plus, comme ce salut est à mesure divine, seule la troisième Personne de la Trinité peut nous le faire accueillir comme il le mérite, c’est-à-dire divinement.

 

L’Esprit Saint, un point de départ

Dans le même temps qu’il couronne l’œuvre de salut, l’Esprit Saint se trouve à son commencement. Il constitue les prémices (2 Co 1,22) de notre divinisation, un avant-goût de la vie du monde à venir, les arrhes de notre héritage (2 Co 5,5). L’Esprit habite en nous pour nous faire remonter dans le Christ vers le Père. Il nous transforme de l’intérieur et nous spiritualise. Il met en nous les sentiments filiaux de Jésus. Surtout, il constitue un commencement parce que sans lui nul ne peut dire que Jésus est Seigneur (1 Co 12, 3). Privé de son illumination intérieure, l’homme reste incapable de discerner dans le Crucifié le propre Fils de Dieu, et de prendre la mesure de l’amour que Dieu nous porte. L’Esprit nous fait goûter la saveur des paroles de Jésus et nous les fait comprendre comme paroles de Dieu. Hors de son influence, Jésus reste un simple sage, et son Père, un Dieu lointain à amadouer avec quelques dons offerts sans ferveur ni amour. L’Esprit est notre tuteur durant les premiers pas de notre vie spirituelle.

 

L’Esprit, source et fruit de la mission de Jésus

Cette double caractéristique de l’Esprit d’être à la fois un achèvement et un commencement, se retrouve dans ses rapports avec Jésus. D’un côté, l’Esprit Saint n’est donné aux disciples qu’après l’Ascension du Christ. Il entre en action dans l’Église quand finissent les apparitions du Ressuscité. Mais d’un autre côté, c’est le même Esprit qui conçoit Jésus dans le sein de la Vierge au commencement de l’Incarnation, c’est lui qui conduit la mission du Nazaréen. Par lui, Jésus expulse les démons et finit par s’offrir sur le Calvaire. Dans l’œuvre de salut, l’Esprit devance le Fils, et, durant le ministère public de celui-ci, il agit de concert avec Jésus.

L’Esprit en use pareillement avec nous. Dans l’Esprit, nous commençons à adhérer à Jésus, à donner notre assentiment aux dogmes de la foi. Et c’est aussi dans l’Esprit que notre vie chrétienne de charité et de service s’épanouit et donne ses fruits. Il est Celui avec qui tout commence, et en même temps Celui qui porte tout à la perfection !

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 29 mai 2020