L’Eucharistie, une école d’intériorité et... d’extériorité

Un texte de Jean-Michel Castaing

L’Eucharistie, une école d’intériorité et... d’extériorité

L’Eucharistie est le sacrement du Dieu caché, du Dieu qui nous accompagne tout au long des jours de Sa présence discrète. Communier, c’est prendre Jésus au plus profond de soi, l’héberger comme la vie de notre vie. Une vie plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. Le cœur à cœur saisit cette Présence dans toute sa profondeur. À cet égard, l’Eucharistie est une école de contemplation silencieuse qui cherche Jésus dissimulé sous les apparences de la vie. Pareils aux saints qui l’ont enseveli après le supplice de la Croix, nous sentons sa présence cachée dans nos existences, sans avoir besoin de le voir opérer de grands prodiges. En effet, Jésus n’a fait aucun miracle au Golgotha et au sépulcre : à ses amis restés au pied de la Croix, l’amour suffisait. Pareillement, à celui qui communie au Pain vivant, la Présence suffit. Il n’a plus besoin de grandes démonstrations ou de déclarations fracassantes. Après avoir communié, seul le silence est à la hauteur d’un tel don. Dans l’Eucharistie, Dieu se livre dans la discrétion, loin du bruit et de la fureur du monde. 

Cependant la communion ne nous enferme pas dans une tour d’ivoire pour deux : moi et mon Dieu. L’Eucharistie nous pousse au contraire vers notre prochain. Elle nous fait fréquenter les blessés de la vie et ceux que la société tient à l’écart. Souvenons-nous des exhortations de saint Jean Chrysostome au peuple de Constantinople : « Voulez-vous rendre honneur au corps du Sauveur ? Ne le dédaignez pas lorsque vous le voyez couvert de haillons ; après l’avoir honoré dans l’Eglise par des vêtements de soie, ne le laissez pas dehors souffrir du froid dans le dénuement...Il faut à Dieu non des calices d’or, mais des âmes d’or. » 

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 2 octobre 2018