Il y a 936 ans, arrivait dans le Comminges, sur le rocher désert et ruiné depuis 5 siècles, un nouvel évêque, Bertrand de l’Isle (petit-fils du comte de Toulouse, Guillaume Taillefer).
Bertrand naquit vers 1050 au château de L’Isle-Jourdain. Appartenant à la bonne noblesse, le jeune homme se voua d’abord à l’idéal de la chevalerie, mais, à l’âge adulte, il fut ordonné prêtre et demanda son admission dans le « chapitre de chanoines » de la cathédrale Saint-Étienne.
En 1083, le clergé et le peuple de Comminges qui cherchaient un nouvel évêque pour la cité, porteront leur choix sur ce jeune chanoine qui réunissait les rares qualités d’un seigneur méridional respecté et capable de ramener la prospérité puisqu’engagé dans la Réforme de son temps. À ses dons s’ajoutaient un tempérament humain et une qualité de foi dont l’avenir allait prouver la richesse.
Un évêque grégorien
Son effort se porta sur la réforme du clergé en imposant une vie communautaire avec les chanoines ; une vie de pauvreté, de prière et d’études. Il fit ainsi du chapitre un foyer rayonnant et exemplaire de vie évangélique. Il fit régner l’ordre civil dans son diocèse, il rendit la justice, mais surtout, il redressa l’Église.
Un évêque pacificateur
Il se fait bâtisseur pour relever et reconstruire cette cité qui vivait dans la misère et la grande violence. Avec résolution, il fait appliquer la trêve de Dieu dans tout le Comminges ainsi que dans les Hautes-Pyrénées pour y faire régner paix et sécurité.
Un évêque libérateur
De nombreux miracles sont attribués à Bertrand qui se mit au service de la libération des personnes, à enlever les menottes portées par tous, libération des cœurs autant que des corps. Ainsi même que la délivrance miraculeuse par saint Bertrand, qui était déjà au ciel, de Sancho Parra, un petit seigneur et un bandit, emprisonné à Barcelone.
Un évêque préoccupé par les petits et les sans droits
Bertrand était très proche de ses fidèles ainsi que des plus petits et pauvres, les visitant sans cesse avec attention et charité, aussi bien au temporel qu’au niveau spirituel. Il mit en place des terrains appelés « sauvetés » (qui, devenus des villages et des bourgs, prirent le nom de « sauveterre » ou de « salvetat ») pour abriter les populations des pauvres, des marginaux, de hors-la-loi, des fugitifs afin qu’ils puissent y trouver refuge et sécurité.
Dès sa mort, le 16 octobre 1123, Bertrand fut considéré comme un saint dans toute la région pyrénéenne et depuis sa canonisation en 1222, le village prit le nom de : « Saint-Bertrand de Comminges ».
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Les historiens ont compris depuis longtemps que cette fête jubilaire n’avait pas d’autre origine que la piété populaire du Comminges médiéval : en effet, il n’est pas attesté avant 1407. L’évêque du Comminges, Bertrand de Got, (qui deviendra le Pape Clément V) sans aucun doute, en faisant construire l’actuel vaisseau gothique de la cathédrale Sainte Marie de Comminges pour y abriter dignement les reliques de Saint Bertrand, a largement contribué à populariser le pèlerinage au tombeau du saint évêque de Comminges, et à en faire une halte signifiante sur le Chemin de Compostelle. Comme pour d’autres pèlerinages célèbres, le Jubilé de Saint Bertrand est alors né de la piété des pèlerins avides d’obtenir des indulgences.
Attachée à ces célébrations épisodiques qui continuent à soulever des élans de renouveau et de conversion et à raviver la spiritualité du pèlerinage chrétien, l’Église fixa très rapidement des conditions très strictes pour obtenir les indulgences du Jubilé : il fallait venir en pèlerinage jusqu’au tombeau de Saint Bertrand, se confesser et communier sur place.
Revenant tous les 6, 5, 6 et 11 ans, les jubilés célébrés 15 fois au XXème siècle connaissent un regain d’intérêt depuis la fin des années 1970. Le premier Jubilé du millénaire a eu lieu en 2002 ; les prochains se dérouleront en 2013, 2019, 2024, 2030, etc.
D’après Mgr Jean Rocacher
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Une messe solennelle sera célébrée le dimanche 5 mai à 11h à la cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand de Comminges, célébrée par Mgr Guy de Kerimel
A 15h30 : procession des reliques du saint, suivie des vêpres à la cathédrale.