Noël, encore... Encore la frénésie matérialiste et la débauche de préparatifs. Encore un Avent trop rapide, superficiel et peut-être jugé décevant spirituellement. Encore ces retrouvailles et vœux de plus ou moins bon cœur. Et toujours plus de démunis, d’oubliés, de méprisés, et beaucoup d’injustices. Toujours pas de paix entre les hommes et dans les cœurs, ni de sécurité pour Ses fidèles. Toujours moins d’hommes et de femmes semblant prendre Sa présence au sérieux et même en compte Son existence. Alors, à quoi bon entrer dans la joie de la venue du Fils de Dieu tant que cette joie n’entre pas dans nos vies, si la venue de ce Messie tant attendu est vaine ?

Précisément. Voici qu’Il ne cesse de venir en notre chair meurtrie, en nos cœurs fatigués, non seulement par Ses sacrements et l’action constante de Son Esprit, mais dans le mystère de Sa faiblesse prophétique, de Sa tendresse apaisante, de Sa vie filiale toute pure, pour nous donner à connaître l’amour éternel de Dieu et à en vivre. Voici qu’à tout homme, Il révèle l’immense et fidèle dessein de sagesse et la promesse de vie, si miséricordieusement tournés vers le monde. De la crèche à la Croix, voici le salut de Dieu irrésistiblement et définitivement à l’œuvre, et Sa prodigieuse et fragile naissance fait toutes choses à neuf, nous ouvrant le retour chez notre Père. Alors, Noël, à nouveau et toujours !

Voici qu’Il vient, et tout s’accomplit ! Trouvera-t-Il cette année une place dans la salle commune de nos existences ? Vivrons-nous réellement de la vie nouvelle où nous naissons en Lui ?

par fr. Joseph-Thomas PINI, op

Couvent Saint Thomas d’Aquin, Toulouse

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