Paroles de catéchumènes

Baptisés de la nuit de Pâques

Paroles de catéchumènes

Ils étaient près d’une centaine ce premier dimanche du Carême, le 18 février dernier, pour la célébration solennelle de l’Appel Décisif. De qui parle t-on ? Des futurs baptisés de la nuit de Pâques 2018. L’ensemble paroissial d’Aucamville-Saint-Loup-Cammas a accueilli avec joie cette célébration diocésaine en l’église Sainte-Marie-Madeleine de Lalande, à Toulouse.

"Me voici !" ont-ils répondu à l’appel de Monseigneur Le Gall qui les invitait à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne par lesquels ils seront incorporés au peuple de Dieu.

Cette célébration, qui donne une impulsion nouvelle à leur parcours de catéchumène, marque un véritable passage dans leur cheminement. C’est ce qui ressort des témoignages qu’ils ont confiés à notre évêque.

 

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?

Le plus grand nombre des catéchumènes est représenté par de jeunes couples de 29 à 45 ans qui ont deux ou trois enfants. Ces hommes et ces femmes viennent de tous les horizons, d’un peu partout sur notre territoire et présentent bien souvent des caractéristiques communes. En voici les principales, évoquées dans leur lettre adressée à Mgr Le Gall :

Une foi découverte après un accident de la vie

Bien souvent, c’est après un événement douloureux que des questions germent. Nombreux en effet sont les catéchumènes qui ont été amenés à demander le baptême à la suite d’épreuves traversées, le décès d’un proche par exemple : « Après la mort de mon frère, j’ai ressenti l’appel à demander le baptême. Après réflexion, je suis persuadée qu’il est inutile pour moi de continuer quoi que ce soit sans la présence de Dieu dans ma vie » indique une jeune femme ; ou encore cette autre qui, évoquant la mort de sa mère, écrit : « À ce moment-là, je me suis rendue compte qu’il ne me restait plus que Dieu ».
La maladie d’un parent peut aussi une étape décisive : « J’ai eu une forme de déclic lorsque mon papa est tombé malade  », aussi bien qu’une rupture conjugale, une faillite financière ou des violences ... telles qu’exprimées ici : « Après des années de violence, la foi, je ne sais pas comment elle est arrivée. Elle a toujours été là. À chaque moment de doute, de désespoir, je me suis tournée vers la religion ».

Un libre choix laissé à des enfants devenus grands

Issus d’une famille catholique, il y a pu y avoir pour certains un petit accident de parcours : « Mes parents, lorsque j’étais enfant, m’ont "oublié" ! » s’exclame ce jeune papa, ou chez ces jeunes femmes qui parlent "d’empêchements familiaux" ou de "raisons des circonstances".
Parfois, lorsque les parents sont d’origine différente ou ne partagent pas la même religion, le choix peut être laissé à l’adulte en devenir comme le décrit cette femme : « Mon père est musulman, ma mère catholique : ils m’ont laissé libre de choisir. Dès l’âge de 20 ans, j’ai ressenti l’appel du baptême. »
Mais plus fréquemment, on relève la volonté délibérée chez certains parents de laisser leur enfant choisir, comme ici : « Mes parents baptisés mais non pratiquants ont décidé de me laisser le choix pour plus tard. Ayant toujours eu la foi en Dieu depuis l’enfance, je me suis toujours senti chrétien et proche de l’Église. »

Nouvelle génération

Si les ascendants ont donc une influence, que dire des descendants ? Lorsque les enfants réclament le baptême, bien souvent cela engendre aussi des déplacements. Face à cette situation, une maman s’interroge : « Comment faire baptiser ma fille, vouloir qu’elle aille à l’éveil à la foi si moi-même je n’ai pas été au bout de mes choix concernant la foi ?  »
Une autre raconte : « Ma foi et mon Amour de Dieu ne peuvent pas s’expliquer. C’est une grâce que j’ai reçue et que ressens chaque jour davantage. Ma fille de 19 ans a décidé de faire la même démarche avec moi. Cette décision a interpellé mes deux petit-fils de 11 et 7 ans ; ils ont débuté le catéchisme début 2017 et ont été baptisés début 2018 à Fronton. Ils m’ont dit : "Mamie, après nous, ce sera toi et on sera là !" »
Car de fait, en devenant parents, les choses bougent... Un père fait le bilan : « Mes parents m’ont laissé libre de choisir. Devenu père, je me suis rendu compte que la richesse matérielle ne devait pas camoufler une pauvreté spirituelle. »

Toujours là...

Autre point commun à des nombreuses lettres de catéchumènes, cette impression qu’Il a toujours été là, ce sentiment d’une "présence" ressentie depuis longtemps : « Dieu m’a toujours accompagnée dans son amour, un amour sans doute, il est là. Avec mon mari, je redécouvre l’amour, cet amour sans condition et de totale confiance » ou encore : « Les années ont passé, je ne suis pas baptisée, mais je sais qu’Il était là… ». Et cette femme qui se livre : « Aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai toujours eu la foi. J’ai toujours ressenti une présence, une bienveillance. J’ai trouvé un missel avec un chapelet dans la rue ; j’avais 15 ans. Moi qui me sentais si seule, je ne l’étais plus grâce à ce missel, qui m’a donné la force, du courage, l’espérance. Je prie depuis tout ce temps. » Un autre homme encore se remémore : « Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu cette foi qui m’a toujours fait penser : un jour, je serai libre, je dois commencer à chercher ma liberté. »

Plusieurs parlent de "protection", tel ce jeune homme qui confie : « J’ai pour ma part toujours eu l’impression dans les bons comme dans les mauvais moments d’être guidé, protégé et aimé. J’ai le sentiment d’être encadré, protégé et d’offrir un cadre autour des valeurs chrétiennes à notre famille, sur lequel je peux ou nous pouvons nous reposer.  » Tandis qu’une étudiante se souvient : « Il me semble que dès ma plus tendre enfance, j’avais déjà conscience d’une forme de transcendance et ainsi, j’ai déambulé jusqu’à maintenant entre l’acceptation et le rejet de ce que je pouvais ressentir à ce propos. Durant ce long voyage, le Seigneur est venu frapper à la porte de mon cœur et des rencontres formidables m’ont aidée à accepter sa présence. » Ou bien : « J’ai souvent pensé qu’il y avait au-dessus de moi une étoile bienfaitrice, une protection indéfinissable que je n’arrivais pas à percevoir. En fait, c’était sûrement Dieu que je ressentais et de qui j’étais à la recherche » écrit cet homme de 72 ans.

Avec cette présence, bien souvent se noue un dialogue, déjà une prière, comme l’exprime cette femme : « Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours parlé à Dieu comme à un ami. Je ne dis que merci. Le Seigneur m’apporte la confiance  » ou cette autre : « Depuis toute petite, j’ai foi en Dieu. Je lui ai toujours parlé. » Toujours, on retrouve cette notion d’évidence : « Mes parents ne sont pas chrétiens. J’ai eu la foi toute seule, fait mes prières comme ça me venait sans vraiment savoir  » ou dans cet autre témoignage : « D’aussi longtemps que remontent mes souvenirs, j’ai toujours eu la foi. Je me souviens prier chaque soir dans mon lit. »

Comme un appel

Il arrive parfois que ce soit un élément extérieur, l’art ou la beauté par exemple, qui va être déclencheur : « À travers la musique et la beauté de l’art, j’ai toujours eu le sentiment qu’il existait quelque chose de plus grand que moi, quelque chose qui me dépassait. En jouant du violon, il m’arrive de connaître des instants de grâce, des moments où le temps semble s’arrêter et lors desquels j’ai l’impression d’être portée. Pendant longtemps je n’ai pas su mettre des mots sur cela ».
Qui peut déboucher parfois même jusqu’à un véritable "appel", comme ici : « Je n’ai jamais rien recherché, c’est le Christ qui est venu me chercher. Je n’ai rien demandé, c’est le Christ qui m’a mandée. Si je demande le baptême, c’est que Dieu m’a appelée et que j’ai entendu cet appel.  » Quoi qu’il en soit, le message est toujours sans équivoque : « Il me tend la main depuis toujours et depuis toujours j’entends Son appel » ou là : « Je découvre que le Christ m’appelait depuis tout ce temps, mais je ne l’entendais pas.  »

 

Pourquoi le veulent-ils ?

À la question "Pourquoi demander le baptême ?", on trouve cette fois une plus grande diversité de réponses. Certains expriment davantage une soif de connaître Dieu et de grandir avec lui : « Je veux surtout apprendre à aimer comme Dieu aime  ». Ou encore : « Je sais bien que la foi n’est jamais donnée une fois pour toutes et qu’au cours de notre vie, contre toute loi et toute logique, la gratuité de la grâce s’opère en nous à notre insu. Ma vie chrétienne ne fait que commencer, j’ai tant de choses à découvrir, à travailler  ».

Pour d’autres, c’est davantage pour combler un vide : « Je mène une vie bien remplie qui aurait tout pour me rendre heureuse : l’amour d’un mari et de mes enfants, la santé et la jeunesse (encore), une grande maison, une belle carrière professionnelle..., et pourtant je ressentais toujours un manque, ce sentiment d’être éternellement insatisfaite, de toujours chercher plus et plus haut sans trouver de quoi et comment combler ce vide.  »

Chrétien avec d’autres

« Petit à petit, la messe entière et les homélies sont devenues compréhensibles à mon cœur. Lors de ma démarche d’aller demander la bénédiction, au moment de la communion, ce fut un supplice la première fois d’avancer, d’être vue comme celle qui n’était pas baptisée… Finalement, les mains qui signent sur votre front, la douceur, la bienveillance, l’apaisement, l’amour, les larmes qui envahissent les yeux, la bénédiction. Je ne pourrais pas oublier cette première fois. J’ai compris que notre force, c’était d’être ensemble, de former un peuple, celui de Dieu ». Car être chrétien, c’est aussi bien sûr la volonté d’appartenir à une nouvelle famille, comme s’en réjouit cette dame : « J’ai découvert une paroisse, une communauté et enfin ressenti la foi et l’amour de Dieu. Chaque séance de préparation m’autorise à me dire que je peux m’apaiser et aller de l’avant car Dieu est auprès de moi.  »
« Une de mes craintes était de devenir, d’une certaine manière, dépendant de l’Église dans ma relation avec le Seigneur. Maintenant je me rends compte que d’être au sein de la communauté permet de ne pas s’enfermer dans de fausses croyances et de s’adresser différemment au Seigneur  » indique un cet homme.

Dans la maison du Père

Certains futurs baptisés disent volontiers bien se sentir dans les églises, telle cette jeune femme : « J’ai toujours aimé aller dans les églises. À Pibrac, j’adorais aller dans la basilique Sainte-Germaine. Je me souviens y avoir trouvé la paix et le calme.  » Ou bien encore ce jeune plombier : « Dans ma famille, il y a peu de croyants, mais tous ceux de famille qui me parlaient de Dieu semblaient en paix. Ayant eu une enfance difficile et toujours le cœur rempli de rage, je me demandais comment des gens pouvaient être autant en paix avec eux-mêmes. C’est en rentrant pour la première fois dans une église que j’ai compris. Depuis, avec ma femme, nous allons le dimanche à la messe dès que l’on peut et j’ai enfin réussi à trouver ma paix intérieure. »
« Lorsque j’étais petite, raconte une autre catéchumène, j’aimais bien entrer dans les églises. Quelque part, je recherchais à comprendre quelque chose. Je me sentais bien dans la cathédrale où j’allais rejoindre mes amis. Au cours de ma vie, j’ai souvent été visiter les églises, je m’y suis recueillie, je ressentais ce besoin parfois et, toujours après, ce sentiment de paix qui est revenu très souvent lorsque je m’y rendais. Un rêve m’a marquée : un ange, des anges me disaient : "Regardez !" S’est dessiné alors le visage d’un homme très beau, très doux, illuminé d’un halo de lumière. Je me suis écriée : "C’est Jésus !" Depuis, je ne suis plus la même lorsque j’entre dans une église. »

De la Paix

Car bien souvent, les catéchumènes eux-mêmes expriment ce fort ressenti d’apaisement, comme en témoigne cette jeune maman : « J’assiste à la messe et à chaque fois j’en ressors nourrie et ragaillardie. Ma vie s’apaise, mes réactions changent. J’entraîne mes enfants sur ce chemin-là.  ». Originaire de Guadeloupe, une jeune femme exprime aussi cette forte impression : « Je ne saurais dire quand on est vraiment chrétien, mais j’ai Dieu avec moi partout où je vais, il guide mes pas, m’ouvre les yeux sur les choses utiles et m’apporte énormément de sagesse. Ce sentiment de confort, de bien-être, je veux pouvoir le transmettre à mon entourage.  »
Car de la rencontre avec Dieu et de son amour inépuisable débouchent aussi une grande paix. Plusieurs personnes en témoignent à leur manière : « J’ai voulu apprendre à vraiment le connaître. J’ai appris que Dieu est un Dieu d’amour, qu’il ne juge pas à l’apparence, mais regarde au plus profond du cœur de chacun. Depuis que j’étudie la Bible, je me sens apaisée et sur le chemin de la paix intérieure  », dit une jeune femme.
Et cette autre : « Je me suis vite apaisée. La prière m’a libérée. Trop de merveilles m’ont été données. Cet Esprit d’amour, c’est mon plus grand bien. J’aime maintenant si fort Notre Seigneur, son Fils, Marie et tous les saints que je découvre peu à peu. Connaître Dieu m’a permis de me connaître moi-même et les autres, de me rouvrir, rester pure, douce, enlever la dureté que l’injustice et les douleurs avaient mises en moi, combattre l’amertume. Je suis redevenue un petit enfant mais avec la sagesse en plus. Et puis j’ai envie de dire : j’ai l’amour de l’amour, la tendresse du Christ. Toujours quand je pense à cette gloire de l’amour, mon cœur déborde de joie et d’amour pour le Père et tout le monde. Je n’ai jamais connu une telle joie.  »

Et de l’amour, toujours

On l’aura compris, il est très souvent question de l’amour inépuisable de Dieu : « Par facilité, mes parents ne m’ont donné aucune éducation religieuse. Quel grand vide ! Mes doutes quant au choix de la religion se sont évanouis quand j’ai compris avec mon cœur que Dieu m’aimait. Que demander de plus que cet amour infini qui accompagne mes journées ? Je sais que Dieu m’aime telle que je suis et qu’il va m’aider à grandir. »
« Je voudrais vous parler d’amour et de choix. Le mot qui définit le mieux mon rapport à la foi catholique, c’est l’Amour. L’Amour de Jésus. L’Amour que nous pouvons partager avec notre entourage. L’Amour que je souhaite insuffler à mes enfants. On en revient à un mot qui prend tout son sens : le choix.  »
« Je me sens riche de savoir que Dieu existe, qu’il est parmi nous, nous aime, qu’il m’accompagne dans tous les moments de ma vie.  »
« Il est amour, c’est grâce à lui que l’on peut aimer et être aimé. Il est la source même de toute chose et il est plus fort que le mal. J’ai découvert que Dieu nous aime tels que nous sommes, avec nos péchés, nos faiblesses et nos soucis.  »
« Je sais que je vis par l’amour de Jésus. Et peu importe les épreuves de la vie, j’ai juste à mettre ma confiance en Lui. Je sais la mission ultime qu’il a pour moi, qui est de propager cet amour. Je souhaite être baptisée, car je veux faire partie des disciples de Jésus. Je veux communier avec lui. Je veux être l’une des briques de l’Église. Je veux par cela à mon tour Lui témoigner mon amour.  »
Et ce jeune convaincu pour qui le baptême « c’est la liberté d’être enfin libéré des désirs et des vanités de ce monde, de faire Cœur avec moi-même et avec les autres dans l’Amour du Christ et du Saint-Esprit.  »

Comme une "évidence"

Quoi qu’il en soit, arrive toujours ce moment où la réponse s’impose par elle-même, ce que ces trois personnes formulent explicitement  : « Dieu a frappé à ma porte et j’ai laissé son Esprit entre en moi. C’est à ce moment que j’ai pu entrer en relation sincère, cœur à cœur, avec Dieu. Je suis aujourd’hui comblée de joie ; cette relation me paraît comme une évidence », « Dieu est un soutien de tous les jours pour moi ; l’existence de Dieu est une évidence pour moi ; je ne m’imagine pas vivre sans ma foi en Dieu », et encore : « Pour moi, c’est une évidence qu’il s’est passé quelque chose. Je ne savais pas où j’allais, mais je savais que Dieu guidait mes pas. » Cette autre femme le résume parfaitement : « C’était une évidence. Je vivais quelque chose de fort. Je crois que je peux dire que c’était l’appel, celui que tout chrétien reçoit un jour.  »

Émotion

Même si, devant devant l’infiniment grand, devant un amour si fort, il arrive qu’on soit dépassé... « Parfois Son amour me vient comme un souffle et m’envahit d’une gratitude si intense que jamais je ne peux évoquer ces moments sans être émue aux larmes ». « Un jour, raconte cette jeune femme, durant mon sommeil, je me suis vue enfermée comme dans une bulle transparente chaude, pleine d’amour, où je me sentais tellement bien ; j’étais protégée. Je me suis réveillée en pleurs et ça a été une évidence : c’était l’appel de Dieu ! »

Une vie... et une âme meilleure !

Comme si de cette sérénité retrouvée pouvait naître les promesses d’un changement bénéfique visible : « Je me rapproche du Seigneur chaque jour et l’amour de Dieu m’a permis de devenir un homme meilleur. » À 19 ans, une étudiante exprime sa conviction : « Si aujourd’hui je suis quelqu’un de meilleur, c’est grâce à Dieu. Avant de connaître tout ce que j’ai appris lors de ma préparation, je ressentais un énorme mal-être qui se dissipe petit à petit.  »
Parfois cela s’apprente à un engagement : « Dans mon travail, dans mon couple et ma relation aux autres, j’essaie de faire attention à ce que je dis, à ce que je fais, de façon à respecter le message du Christ. Et je souhaite par le baptême évoluer encore et toujours ». « J’ai choisi de mettre tout en œuvre pour faire le bien, car c’est ce qui prime pour moi » ou chez cette autre : « Je vais faire de mon mieux pour être toujours à l’écoute des gens, d’être toujours joyeuse, les aider si je peux et montrer que l’amour est ce qu’il y a de plus beau au monde. »

 

Qu’en attendent-ils ?

 

Une confusion peut-être ?

Difficile parfois de trouver les mots pour exprimer le pourquoi du comment : « Je considère que ma relation à Dieu est une des choses qui m’est le plus personnel ; j’ai donc du mal à en parler et à mettre des mots dessus.  » Ou encore cette jeune femme : « Je suis remplie d’une joie que je ne m’explique pas et d’ailleurs je ne cherche pas à le faire. Je veux dire à Notre Seigneur que je l’aime, que je le remercie pour son amour infini.  » « Seul Dieu sait pourquoi j’appelle de tous mes vœux ce baptême »...

Car il n’y a pas toujours de réponse... À la question "Que cherchez-vous ?", ds catéchumènes répondent : « Rien. Je ne réclame pas davantage de preuves, je sais que ces moments où Dieu me permet de contempler l’Amour sublime qu’Il nous porte sont des présents rares, et si je dois vivre toute ma vie dans la « nuit intérieure », ces instants à couper le souffle lors desquels Il m’a manifesté Sa Présence valent mille fois que je lui remette toute ma confiance et mon espérance. »
Ou bien encore : « Ce que je recherche ? Pour tout dire, je ne sais pas ! J’ai vu de la lumière et j’ai frappé à la porte. Il est venu à moi sous le visage d’amis, j’ai aperçu Sa Lueur dans les yeux ou le sourire de croyants qui ne savaient même pas qu’ils étaient à ce moment le divin instrument de Son irrésistible appel.  »

Des choses simples

« Je voudrais être enfant de Dieu, comme mes enfants et mon conjoint, afin que nous soyons une famille chrétienne unie par la vie et par Dieu.  »
« Pourquoi le baptême ? Afin d’être enfant de Dieu et d’accéder à l’Esprit Saint. »
« Être pleinement reconnu par le Christ et comme chrétien. »
« Mon désir profond, c’est que Dieu demeure dans ma maison et dans ma vie de tous les jours. »
« Je veux être « greffée  » sur le Seigneur et transmettre à notre petite fille la connaissance de l’amour infini et ineffable que le Seigneur a pour chacun de nous.  »
« Mon Seigneur me le demande fortement. Je veux être guidée par Dieu pour être éternelle. Je veux être éternelle. Je veux me sentir totalement chrétienne pour avoir une virginité dans l’âme. »
« Le baptême, c’est pour Lui dire "Merci" ; c’est mon témoignage de mon amour pour lui. »

De la confiance avant tout

« Je veux exprimer ma confiance en l’Esprit Saint, qui sème déjà dans le cœur des adultes qui frappent à la porte le désir de connaître et d’aimer le Christ et qui nous ouvre les portes  » indique ce chauffeur routier.
« Je traverse des difficultés, mais je ne les aborde plus de la même façon maintenant. Mon avenir, je le vois heureux, dans l’échange avec les autres, et l’aide et le soutien à ceux qui en ont besoin, parce que je suis riche moi-même de plein de choses, parce qu’il est bien de transmettre un peu ce que l’on a reçu soi-même.  »
« Mon destin de chrétienne était dans les mains de Dieu, et je savais, et je sais qu’il ne m’abandonne pas, qu’il est là et qu’il est Amour. »

Un avant, un après

Grande caractéristique qui revient très souvent dans les lettres, les catéchumènes expriment bien souvent un changement de cap : « Depuis le début de ma préparation, beaucoup de choses ont changé dans ma vie  », ou plus fortement : « Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un avant et un après : ceci a transformé ma vie, transformé mon regard sur le monde et sur moi-même.  » « Pour moi, le baptême est comme une vie qui s’ouvre vers un horizon où je ne suis plus seul, mais à la fois accompagné et accompagnateur.  »
Ce changement notoire de vie peut laisser place à une rupture voire une volonté ferme d’évoluer : « J’ai souvent pensé qu’une bonne étoile m’accompagne, qu’une force bien plus importante veillait sur moi. Nous avons donc décidé avec mon épouse de changer de vie  » ou encore : « Né à Toulouse par la chair, je souhaite y renaître par l’Esprit et m’engager à suivre le Christ en laissant cette vie d’ignorance et d’égoïsme derrière moi.  »

La charité

La pratique de la foi peut conduire à une attitude plus tournée vers les autres : « La pratique hebdomadaire de la messe est une vraie nécessité pour moi. Mon approche de la communauté me permet de vivre la bienveillance.  »
Une autre femme l’exprime différemment : «  L’Église et la pratique de la religion catholique sont devenues peu à peu à mes yeux une sorte de lien. Un lien entre ceux qui veulent écouter ; un lien entre ceux qui veulent voir ; un lien entre ceux qui veulent aimer ; qui font des erreurs aussi, bien sûr ; un lien entre des êtres qui forment un ensemble lumineux marchant dans la même direction et d’une même volonté : l’élévation pour Le rejoindre dans la lumière.  »
À la suite de la faillite de son compagnon, cette femme exprime admirablement son attitude emprunte de pardon : « L’homme ne se trouve lui-même qu’en se donnant : aimer, c’est servir l’autre. La bonté se propage et se démultiplie. Pour moi, vivre en enfant de Dieu, c’est partager cet amour de Dieu. Dieu nous montre son amour tous les jours et en toutes choses. Il est partout. Il est intemporel. Il est grand. Pour moi, c’est dans le pardon que s’exprime tout l’amour de Dieu, ainsi que le message du Christ.  »

De l’amour, toujours...

Et quand la charité est poussée à son extrême, on appelle cela de l’amour : « Aller à l’église tous les dimanches est devenu avec le temps un besoin vital. À chaque fois, j’en ressortais remplie d’amour, heureuse, bénie. Mon attitude envers les gens différait, l’Esprit Saint agissait en moi. Je ne suis plus la même personne qu’avant, je ressens la présence de Dieu en moi. »
« Toute cette aventure m’a permis d’apporter dans ma vie beaucoup plus de sérénité, mais surtout d’aimer encore plus les gens qui m’entourent et apprendre à aimer plus facilement les nouvelles personnes qui entrent dans ma vie.  »

 

Et maintenant, qu’en disent-ils ?

 

Un accueil...

Tout a commencé par une demande : « En l’Église, j’ai vu de la lumière, j’ai frappé à la porte, et la porte s’est ouverte, elle s’est ouverte en grand… je me suis sentie accueillie, aimée pour ce que je suis. Je me suis sentie vue. Comme Nathanaël sous le figuier. Je me suis sentie acceptée sans jugement, sans rigueur ou étroitesse d’esprit, dans une ouverture et une posture d’accueil que je n’oublierai jamais.  »
« Il me semble que l’Église m’accueille ainsi que Dieu, dont je sens l’immense bonté et l’amour inconditionnel qu’il porte à chacun d’entre nous  » explique ce professeur de lettres.

... qui met à bas certains préjugés

«  Ce qui est parfois difficile, c’est de devoir expliquer aux gens, qui souvent se moquent, notre démarche vers la foi. Ce que je découvre de l’Église, c’est qu’elle est bien plus ouverte que je ne l’imaginais.  »
Étudiant, ce jeune homme a, par curiosité, entrepris la lecture de la Bible : « Contrairement à ce que l’on m’avait toujours dit, je n’y ai pas trouvé d’incohérences, d’absurdités, mais au contraire j’ai été profondément touché par le message du Christ et de ses Apôtres.  »
 

De l’accompagnement en Église

Tout le long de leur cheminement, les futurs baptisés sont épaulés par des adultes qui les aident à relire leur histoire, à écouter leurs questionnements, leurs doutes... Voici ce qu’ils en expriment :
« Les personnes qui accompagnent sont très à l’écoute et patients. C’est à chaque fois un très bon moment, plein de bonne humeur, de discussions, de partage. Des moments d’explication qui permettent un changement dans ma vie, notamment dans le regard sur les autres. Avec du recul, je suis maintenant heureux d’avoir été oublié petit, cela me permet de redécouvrir cette religion et de la voir avec mes yeux d’adulte. Cette préparation est vraiment pour moi très enrichissante, autant sur le plan religieux que sur le plan humain. Elle me permet de me recentrer sur la vie, sur les choses importantes comme l’amour de la famille, le partage, vivre en paix et sereinement, le tout sans être happé par la vitesse de la vie quotidienne. Mon épouse et ma fille étant baptisées, il est important pour moi d’être baptisé également, afin de pouvoir partager et vivre notre foi ensemble.  »
On le perçoit bien , rien à voir avec le catéchisme ! « Ce que j’apprécie particulièrement dans le catéchuménat, c’est la bienveillance des interlocuteurs. Ils ne sont pas dans le jugement ou l’injonction, mais dans la pédagogie bien intentionnée.  »

 

 

 


Actualité publiée le 24 mars 2018