Portes ouvertes à la colocation Lazare

Dimanche 10 juin, à l’occasion des portes ouvertes de la colocation Lazare, de nombreux amis étaient réunis pour vivre un temps fraternel. Zoom sur cette atypique demeure.

C’est un endroit inattendu. Inattendu parce qu’on ne peut le soupçonner en passant avenue Jean Rieux à Toulouse : une grande maison confiée par des religieuses (les filles du cœur de Marie) au milieu d’un magnifique parc. Inattendu aussi par ses habitants : une famille, des jeunes professionnels catholiques et des personnes de la rue croyantes ou non. C’est la colocation Lazare. C’est ainsi que, depuis 2015, se vit l’Évangile. Une colocation solidaire où les uns s’appuient sur les autres, mais surtout sur le Christ.

Tous les matins, dans la chapelle de la maison, les laudes sont chantées et une messe mensuelle est célébrée. Pour Thomas, jeune professionnel arrivé il y a deux ans, « ces temps de prière ensemble sont essentiels. Nous avons des parcours tellement différents que seul le Christ peut nous unifier. Il est là et cette colocation est bien l’œuvre de l’Esprit Saint ». Les habitants y vivent comme dans une famille et les chambres de chacun restent toujours ouvertes. Ils prennent au moins un repas par semaine tous ensemble, font des jeux, participent à la vie de la maison, ont des week-ends organisés dans la nature... Au sein de la maison, ils s’engagent à s’abstenir d’alcool, de relations sexuelles et de violence verbale ou physique. L’essentiel est évidemment de partager des moments de fraternité.

Jean-Baptiste et Aysseline ont reçu la mission de responsables de cette maison. Ils sont ainsi chargés de sélectionner les habitants, organiser les activités, faire un point régulier sur chaque colocataire. Ils sont pour cela accompagnés par un prêtre, un psychologue, un directeur d’entreprise et une assistante sociale réunis en conseil trimestriel. La présence de leurs deux jeunes enfants « apaise les tensions et permet à chacun de jouer simplement ».

La colocation Lazare est un tremplin pour sortir de la rue, stabiliser sa situation, avoir simplement un toit. Elle permet aussi aux personnes de la rue d’adopter un rythme de vie régulier, d’apprendre à tenir une maison, à gérer son budget. Elle offre surtout une famille à ceux qui, pour la plupart des sans domicile fixe, sont brouillés avec la leur.

Andrew a 60 ans. À la retraite, il est un bénévole très engagé au Secours Catholique. Après un tour du monde et deux ans passés dans la rue, il a choisi de s’installer dans la colocation Lazare afin de gagner en sérénité. « Ici au moins, je n’ai pas peur de me faire voler mes affaires  », précise t-il. Son expérience de la rue lui donne un savoir-faire tant dans les discussions que dans les disputes. Chrétien, il cherche à « faire jaillir une étincelle dans le regard de l’autre ». Andrew veille aussi à ce que la vie communautaire soit emprunte de bienveillance. Ce que confirme le psaume 132 : « Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! ».

 


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Actualité publiée le 15 juin 2018