Mardi 21 novembre
Le nom officiel de la fête du 21 novembre « la présentation de la Vierge Marie » ne comporte plus la précision « la présentation au Temple ». Celle-ci paraît, en effet, douteuse. Pourquoi ?
C’est l’auteur du protévangile de Jacques, au IIème siècle, qui raconte qu’à l’âge de 3 ans, Marie fut accompagnée au temple par Joachim et Anne, pour que son cœur ne s’éloigne pas du temple du Seigneur :
« Un prêtre la reçut et, l’ayant embrassée, il la bénit et dit : "le Seigneur Dieu a exalté ton nom dans toutes les générations. En toi, aux derniers jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d’Israël". Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle. Et ses pieds se mirent à danser et toute la maison d’Israël l’aima ».
Ce qui est important, derrière l’imagination du récit apocryphe, et qui est un message clair, en cette fête de la Présentation est que : le cœur de Marie fut, depuis toujours, entièrement dédié à Dieu seul.
Mais, n’oublions pas, qu’au moment de la présentation de Jésus au Temple, saint Luc rappelle qu’il est écrit dans la Loi du Seigneur : « Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur ». Il n’est pas dans ce verset question des filles. Mais la liturgie a quand même conservé cette fête, car si une créature a bien été consacrée au Seigneur, c’est bien Marie.
Consacrée à Dieu, Marie l’est dès l’origine puisqu’elle est « l’Immaculée Conception », pleine de grâce, chef d’œuvre de la grâce. Ce que dit saint Paul, de l’Église elle-même, s’applique à Marie. Écoutons-le : « le Christ a aimé l’Église….. Il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tâche ni rien de tel, mais sainte et immaculée » (Ephésiens 5, 25-27). Redisons-le, si Marie n’a pas résidé au Temple dans son enfance, la référence au Temple à l’occasion d’une des fêtes de la Vierge (21 novembre) est riche de sens sur plusieurs points. Regardons-les.
Au jour où nous fêtons la présentation de Marie, nous rappelons que Marie fut le premier Temple dans lequel Dieu ait personnellement résidé puisque, pendant un temps, le Verbe incarné a « habité » (Jean 1, 14) en son sein.
Par bien des aspects, la fête de la présentation nous renvoie à la croix. Mais, la croix débouche sur la Résurrection et la Jérusalem céleste dans laquelle Marie est entrée, la première.
Par son Assomption, Marie baigne dans la pleine lumière du ciel. Le texte de l’Apocalypse continue par ces mots : « la ville peut se passer de l’éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau lui tient lieu de flambeau » (Apocalypse 21, 23). Le Temple disparaît au profit d’une présence immédiate.
Le 21 novembre renvoie au 15 Août. Mais il renvoie aussi à la Toussaint car Marie ne saurait être séparée de l’Église puisqu’elle en est la Mère.
Cette fête renvoie à ce beau psaume 44-45, 14-15 qui dit :
« Fille de roi, elle est là, dans sa gloire, vêtue d’étoffes d’or ; on la conduit toute parée vers le roi. Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ; on les conduit parmi les chants de fête : elles entrent au palais du roi ».