Les quelque 130 adultes qui reçoivent le sacrement de confirmation en ce temps de Pentecôte, préparés et accompagnés par les équipes paroissiales de catéchuménat et par le service diocésain, sont divers par l’âge, l’origine, le chemin qui les a conduits vers le sacrement. L’histoire de chacun est singulière, unique, le désir de Dieu a pu mettre longtemps à traverser des zones de doutes, de refus, de souffrance parfois, avant de s’éclairer comme un appel lumineux à accueillir le don de Dieu. Mais tous ces baptisés qui demandent à recevoir le sacrement de confirmation – et quelquefois la première eucharistie – se rejoignent sur une même conviction que Saint Paul exprimait déjà : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit » (Lettre aux Galates 5, 25).

Dans l’Évangile, si Jésus se présente comme celui qui révèle le visage du Père, l’Esprit Saint, lui, est donc l’objet d’une promesse : le don de Dieu à accueillir. Sans cesse l’Esprit rassemble et anime l’Église du Christ en chaque baptisé, c’est lui qui agit dans les sacrements. Et toute célébration, dans la liturgie, appelle l’action et la venue de l’Esprit Saint. Mais « l’Esprit souffle où il veut », il n’est pas enfermé dans l’Église, ni dans les sacrements. Car l’Esprit n’est pas moins que l’amour vivifiant de Dieu répandu sur le monde, et en tout homme.

L’œuvre de l’Esprit Saint est de rassembler et vivifier l’unique Église du Christ, mais les frontières de celle-ci ne connaissent pas les nôtres. Et la vocation des chrétiens n’est pas de marquer les frontières, mais bien au contraire de les ouvrir, au nom du Christ ressuscité, sauveur de tout homme. Le baptisé sait qu’il appartient à Dieu, qu’il vient de l’amour de Dieu, et va vers l’amour de Dieu, et l’unique tâche du chrétien est de s’appliquer à s’ouvrir à l’œuvre de l’Esprit d’amour en lui. L’Esprit qui libère de toute peur et de toute entrave continue et achève inlassablement en chacun l’œuvre du Christ, déployant l’énergie sans cesse renouvelée de l’amour.

Ne reconnaissons-nous pas les traces de son action tant dans telle décision d’un responsable politique qui fait progresser la paix, la justice, l’union entre les hommes, que dans le moindre geste d’amour d’un parent pour son enfant ?

P. Lizier de Bardies
Prêtre accompagnateur du Service diocésain du catéchuménat des adultes