Samedi 9 juin 2018. Il fait chaud et, en cet fin d’après-midi, les rues de Toulouse étaient remplies de monde. Sur l’esplanade devant le métro Jean Jaurès, un grand chapiteau nous invitait à une manifestation originale : la Nuit du handicap. Drôle de nom pour une fête, et pourtant…

Un après-midi et une soirée très festive à Toulouse qui appelait à se rencontrer et faire changer le regard des passants. Toulouse s’est associée à une vingtaine d’autres villes en France pour cet événement. Dès 17h plusieurs stands de diverses associations ou organisations ont permis une promenade informative et animée sur l’esplanade. De nombreuses personnes, chacune plus ou moins concernées par le handicap, se sont déplacées. Certaines, très joyeuses, nous ont rejoints parce qu’elles attendaient l’événement, d’autres sont passées par hasard, ou par curiosité.

Ici le handicap n’était plus une minorité. Cette majorité a donné à la "normalité" une autre couleur, et il a régné un climat d’accueil chaleureux. Dès 19h l’ambiance est même devenue carrément festive : flash-mob, slam, spectacle, combats de sabres laser… Les personnes handicapées et leurs amis nous largement laissé entrevoir leurs multiples talents.

Ensuite, c’est la musique qui a clôturé la soirée. La place s’est remplie d’une vie étonnante. Les passants se sont arrêtés et se sont joints aux danses, les farandoles ont alterné avec les derniers manifestants de la gay-pride de l’après-midi, des jeunes se sont laissés attiré par la sono, par les nombreuses personnes en fauteuil roulant, les promeneurs du soir… Pendant un temps, les différences entre les personnes valides et handicapées se sont estompées. Beaucoup ont surmonté leur étonnement pour se joindre un temps à cette danse joyeuse. Des complicités éphémères se sont créées, et à voir les regards briller, il semblait que le pari de changer les regards a été gagné pour ce soir-là.