Confirmation
" J’ai eu besoin de prendre du recul... je me suis mise à prier,
je sentais que quelqu’un avait confiance en moi "
Dimanche dernier, 102 adultes ont été confirmés à la cathédrale de Toulouse. Rencontre avec Magali, institutrice, qui nous explique son choix et son chemin de foi.
Bonjour Magali, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis mariée, mère de deux jeunes enfants et institutrice en école publique. Un profil tout à fait classique !
Que diriez-vous de votre chemin de foi ? Avez-vous toujours cru et connu Jésus ?
Je viens d’une famille peu croyante qui a demandé pour moi le baptême lorsque j’étais petite. Davantage par tradition que par conviction ! Nous parlions très peu de religion à la maison et mes parents n’y croyaient pas d’ailleurs ! Quand j’ai commencé à enseigner, j’ai été confrontée à énormément de petites et grandes misères sociales. Je me sentais perdue dans un monde sans sens, je jugeais sans parvenir à comprendre ces enfants et parents que je côtoyais. Pour affronter ma dépression naissante, j’ai eu besoin de prendre du recul. Je faisais beaucoup de randonnées, de balades en plein air. Cela m’apaisait. Lors d’une de ces randonnées, proche de Notre-Dame de Valentine, je me suis mise à prier, à me confier à la Vierge Marie. Ce fut le début de ma vie de chrétienne : je sentais que quelqu’un avait confiance en moi. Cela m’a permis de me reconstruire, d’abandonner la peur pour gagner en confiance et en énergie. J’ai appris à aborder la vie quotidienne avec un autre regard, un regard d’espérance pour dépasser la misère au travail et me mettre à l’ouvrage pour construire une vie de famille joyeuse et apaisée.
Pourquoi avez-vous demandé à recevoir le sacrement de la confirmation ?
J’ai reçu la communion pour la première fois l’an dernier. C’était déjà une étape importante pour moi. Pourtant, j’ai vraiment posé un nouveau choix en demandant le sacrement de la confirmation. C’était une manière de me rapprocher encore davantage de l’Église. Cette dernière m’apporte beaucoup et m’aide à avancer sur le chemin de la foi.
Comment ce choix a-t-il été accueilli par votre famille ?
Mon mari a été formidable ! Il m’a soutenu, avec mes beaux-parents, en participant aux réunions et en gardant nos enfants. Cela a été une belle preuve d’amour. Mes parents n’ont malheureusement pas compris ce choix.
Qu’est-ce que la confirmation pour vous ?
La confirmation est un véritable don de l’Esprit, une nouvelle étape ! J’attends de ce sacrement qu’il me donne la force de témoigner autour de moi, notamment en milieu professionnel et auprès de mes enfants.
Vous êtes-vous préparée à recevoir ce sacrement ?
J’ai été accompagnée par 3 personnes de la paroisse. Nous nous réunissions régulièrement pour réfléchir, échanger et prier avec les textes de la Bible. J’ai aussi appris à prier quotidiennement, encouragée par mon parrain (le père Daniel) et ma marraine de confirmation. Ils m’ont beaucoup soutenue pendant cette préparation.
Vous nous raconteriez une joie vécue lors de cette préparation à la confirmation ?
Oui, je pourrais vous raconter ce « clin Dieu » : dans les débuts de ma vie de chrétienne, j’ai été touchée par un texte d’Evangile de Jean (Jn 16 ; 20-23) qui disait « Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. » Cela me renvoyait à ma peur de l’engagement et à ma peur de douter. Des peurs toutes les deux dépassées par la joie de rencontrer le Seigneur ! En préparant ma confirmation, je suis retombée sur ce texte par hasard et j’ai pu en approfondir le sens avec les personnes qui me préparaient. Un vrai cadeau que je garde en mémoire à l’approche de ce sacrement. J’ai peur en effet de passer à côté de ce moment fort de ma vie de chrétienne.
Comment envisagez-vous la suite de votre parcours de chrétienne après cet évènement ?
Je compte d’abord intégrer ma vie de chrétienne dans ma vie de maman pour transmettre et témoigner de ma foi à mes enfants. Ils commencent à se poser beaucoup de question (notamment à l’heure du petit déjeuner !) et je veux prendre le temps d’y répondre avec ce regard renouvelé. Ensuite, je souhaite m’engager dans l’Église. J’ai des idées, rien de précis. Mais je sais que lorsqu’on m’appellera, ce sera le bon moment et la bonne mission. Je suis dans la confiance.
Que conseilleriez-vous à d’autres adultes qui s’interrogent sur la confirmation ?
Je leur conseillerais d’échanger, d’ouvrir la porte des églises pour demander à être accompagnés. C’est toujours plus facile d’entretenir et de nourrir sa foi avec d’autres.
Le mot de la fin ?
C’est le mot du début ; celui que j’ai eu, dès ma conversion ! « Si tu as confiance en Moi, tu n’auras plus peur »