Lorsque Jésus s’assied et s’adresse à la foule, il appelle à vivre les Béatitudes, à lui ressembler toujours plus, car lui seul les a vécues parfaitement : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5,48).
Le Concile Vatican II réaffirme que l’appel à la sainteté est valable pour tous, « l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur rang » Lumen Gentium (n°40).
(...) Cette fête de Toussaint oriente donc nos regards vers la vie bienheureuse, vers tous ceux qui partagent déjà la communion trinitaire, dans laquelle nous espérons nous retrouver. Cette vie éternelle nous attire et par cette fête de Toussaint, un avant-goût de cette vie bienheureuse nous est donné.
La fête de la Toussaint, comme celle des Rameaux, rassemble plus de monde en nos églises que les célébrations de Pâques. Nous pouvons nous en réjouir, dans la mesure où le souvenir des morts est un signe de vie, un signe pascal : si nous honorons nos défunts, ce qui est le propre de l’homme, c’est que les liens avec eux demeurent et que nous espérons les retrouver, pour que se reconstituent nos familles.
Je ne ressens jamais mieux la réalité vivante du village d’où sont originaires mes parents, et où je me retire en fin de semaine, qu’à l’occasion de deux journées apparemment très éloignées l’une de l’autre : le jour de la fête (du village) et à la Toussaint, plus exactement le jour de la commémoration des fidèles défunts.
Déni de la mort Durant le mois de novembre, les chrétiens sont appelés à se tourner vers les « fins dernières ». Un des plus grands services que nous puissions rendre à nos contemporains consiste en effet à leur parler de l’au-delà. Pari difficile. La mort est occultée de nos jours. Elle est en passe de devenir un problème technique laissé au soin d’institutions spécialisées. D’un autre côté, notre société exhibe la mort à travers médias, films, comme un spectacle pour nous désennuyer. Cependant, l’homme (...)
Toussaint célèbre la fête de tous ceux qui ont accueilli cette vie de Dieu et sont devenus par leur propre vie des témoins lumineux et vivants de l’Amour de Dieu. Beaucoup d’entre eux l’ont été officiellement. Mais l’Église et les yeux de notre foi savent – et la vie nous le montre quelquefois – que plus nombreux encore sont ceux qui ont vécu dans la lumière de l’Évangile et ne figurent pourtant pas dans le calendrier.
Extraits de l’Homélie de Mgr Le Gall, Toussaint 2014
La sainteté est l’accomplissement de la « bonne nouvelle » annoncée par l’Evangile, le « salut » proposé par Dieu à chaque personne.
La mort est une réalité aussi vieille que l’humanité. Pourtant notre 20 et 21 ème siècles ont considérablement modifié la façon dont on la perçoit, la manière dont on la vit. Manifester la sympathie. Réconforter. Voilà bien la mission de l’Eglise dans la société. L’Église n’aura jamais assez de bras pour essuyer les larmes, d’oreilles pour écouter les détresses. Nous avons une Bonne Nouvelle à annoncer, à témoigner, à partager : « Nous savons que nous sommes passées de la mort à la vie (...)