Nous sommes sous le choc de l’action terroriste menée par le Hamas, le 7 octobre dernier, et par les trop nombreux morts et blessés des deux côtés, israélien et palestinien. Nous sommes horrifiés devant une telle violence, dont les ondes funestes se répandent dans tout le proche Orient et jusqu’en Europe. Nous sommes très inquiets face à ce qui risque de se passer dans les prochains jours, et face aux conséquences durables de ces violences. Il ne suffisait pas de la guerre en Ukraine, de la guerre dans le Haut Karabach, des tensions en Afrique et ailleurs dans le monde. Nous sommes bien à la fin d’un monde, qui agonise dans la douleur.

Comment être artisans de paix dans ce contexte ? Par la prière et le jeûne, comme cela nous a été proposé cette semaine ; en faisant pénitence pour nos péchés, entre autres pour nos violences intérieures, pour nos refus de dialoguer avec certaines personnes, pour nos replis sur nous-mêmes.

La paix est un don de Dieu, fruit de la miséricorde, de la réconciliation. Elle demande un travail permanent pour renoncer à la haine, à la domination, à l’appropriation, à tout sentiment de supériorité, et même parfois jusqu’à son bon droit ; un travail pour promouvoir la dignité de chacun, pour accepter et respecter l’altérité. La paix demande de renouer le dialogue, de se rencontrer, de se mettre à la place de l’autre, de partager ses propres richesses. Il n’y a pas de paix sans la justice et la gratuité de l’amour. Il me semble que nous contribuons fortement à la paix dans le monde quand nous essayons de mettre en pratique, dans tout ce qui fait notre vie, ce travail sur nous-mêmes.

Il ne sert à rien de s’enfermer dans la peur ou de chercher vengeance : il nous faut pleurer devant l’humanité défigurée et blessée, prier et supplier Dieu de guérir nos propres relations et celles de tous les êtres humains. Plus que jamais allons vers l’autre, quel qu’il soit.

Que Dieu nous fasse la grâce d’être pacifiés et artisans de paix !

+ Guy de Kerimel
Archevêque de Toulouse