Les rapports entre travail et vie chrétienne, qu’en dites-vous ?
Jean-Lin, ancien dirigeant d’un grand groupe international et fondateur d’ACTE à Toulouse, l’Association Chrétienne pour la Recherche et l’Emploi, a accepté de porter un regard sur sa vie professionnelle accomplie, d’expliquer son engagement auprès de l’association comme prolongement de sa vie de dirigeant.
JEAN-LIN : J’ai travaillé plus de 10 ans en France et 20 ans dans le monde entier, responsable d’unité comptant jusqu’à 3000 personnes et valant plus d’1 milliard d’euros. Durant ma carrière de dirigeant, la partie qui m’intéressait le plus était celle qui consistait à aider les salariés à gérer leur carrière et à optimiser leur potentiel. En fait, je faisais de l’ACTE sans le savoir. Pendant toutes ces années, j’ai eu à prendre des décisions graves mais j’avais toujours à l’esprit deux dimensions à honorer : les personnes et l’entreprise qui m’étaient confiées.
BRC : Comment tient-t on ces deux pôles aux exigences différentes ?
JEAN-LIN : Il est important de réfléchir à la façon dont on va prendre sa décision et la façon dont on va l’appliquer, y compris lorsqu’on est chrétien. Une procédure de licenciement est parfois incontournable, ce qui compte alors c’est l’accompagnement que l’on va mettre en place pour aider la personne à retrouver un emploi. Mais cela va au-delà et cela s’appuie sur des valeurs universelles à vivre chaque jour et qui sont aujourd’hui aussi la force de notre association : le respect, l’écoute, la dignité, la bienveillance. Un bon dirigeant est une personne qui assume ses responsabilités et se montre juste. Bien traiter 10 % des salariés licenciés quand c’est une nécessité économique se répercute forcément sur les 90 % autres restant. Il en va de l’équilibre de tous.
BRC : Qu’est ce que votre engagement auprès d’ACTE vous a permis d’apporter et de découvrir ?
JEAN-LIN : La transition entre ma vie professionnelle et mon engagement associatif était naturelle. Transmettre mes compétences est enrichissant pour moi mais aussi pour les autres. D’abord je me rends compte de la chance que j’ai eue de ne pas avoir connu le chômage. Ensuite, aider les gens à réfléchir sur eux-même est forcément positif, il suffit de voir l’utilité de mon action dans leurs yeux. C’est pour moi une joie profonde. Les gens en recherche d’emploi ont terriblement besoin de temps pour se reconstruire, trouver en eux le moteur de leur dynamisme et trouver des lieux pour être accueillis. En étant écouté, ils comprennent qu’ils ont de la valeur. Et nous mettons toutes nos compétences professionnelles pour les aider à retrouver un emploi.
Contact : ACTE http://www.acte-asso.fr/
Bénédicte Rigou-Chemin
Association loi 1901, Acte n’a pas de salariés rémunérés et fonctionne uniquement par le bénévolat. Elle est une association chrétienne, catholique, donc ouverte à tous quelles que soient les convictions et les croyances. Ses fondements chrétiens inspirent toute son action, mais elle est une structure professionnelle qui a pour objet d’offrir un accompagnement professionnel efficace principalement aux cadres et aux jeunes diplômés en rupture d’emploi et de travail.
Gabrielle et Maurice sont tous deux diplômés de l’école d’agriculture de Purpan (31). À 27 ans et jeunes mariés, ils ont décidé, à l’issue de leurs études et d’une première expérience professionnelle pour Gabrielle, de partir en coopération avec la DDC. Après une étape de mûrissement et d’accompagnement de leur projet, ils ont rejoint le Congo pour y gérer deux ans durant la ferme d’une communauté marianniste. Comment ce projet avait-il mûri ? Et qu’est-ce que cela leur a apporté à titre humain et professionnel ? Comment se prépare-t-on à un retour ensuite ? Voici quelques mots pour éclairer leurs parcours.
Hervé et Frédéric sont des « artisans de relations humaines ». Dans l’univers foisonnant du coaching et de la formation, ils ont décidé de créer AD GENTES RH, un cabinet de consultance. Leur positionnement s’appuie sur une valeur forte puisée au plus profond de leur foi : l’amour du prochain. Acteurs engagés de façon plurielle dans la vie ecclésiale et associative, ils disent en quelques mots les intuitions qui les ont guidées.
Marie-Christine Monnoyer est Professeur Emérite en sciences de gestion à l’Université Toulouse 1 Capitole, Secrétaire générale des Semaines Sociales de Toulouse, et titulaire de la Chaire Jean Rodhain de l’Institut Catholique de Toulouse. Elle apporte, pour ce dernier témoignage, des éléments de réflexion afin de penser la place du travail dans la vie des chrétiens.