Joseph le charpentier

« Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille », Patris Cordes

 

L’une des particularités de saint Joseph est que l’Église le fête deux fois dans l’année. Le 19 mars comme patron de l’Église universelle et le 1er mai, où nous faisons mémoire de saint Joseph artisan. Le choix du pape Pie XII d’associer en 1955 saint Joseph à la fête du travail devenue internationale n’était pas anodin. Il s’agissait de rappeler au monde que l’Évangile était avant tout destiné aux pauvres, à ceux qui travaillent de leurs mains pour subvenir à leurs besoins, et que l’Église, dans ce cadre, avait à jouer un rôle social de premier ordre.


Joseph était un homme « juste », l’évangéliste Matthieu nous le présente ainsi (Mt 1,19). Nous n’apprenons sa qualité de charpentier que dans les récits de la vie publique de Jésus. Dans la synagogue de Nazareth, par sa prédication, il crée l’étonnement parmi les connaissances de sa famille : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? » (Mt 13, 54-55). Les écrits de Marc précisent de manière anodine que Joseph a transmis son savoir-faire à son fils : « Celui-là n’est-il pas le charpentier, le fils de Marie (…) ?  » (Mc 6, 3, photo ci-contre, vitrail de l’église de Cambernard).


Parmi les métiers d’artisanat de la Palestine du Ier siècle, celui de charpentier faisait partie de ceux qui étaient le mieux considérés. Son art contribuait largement à la vie quotidienne de la communauté villageoise et son échoppe se trouvait souvent en place centrale au côté de celle du forgeron. Celle-ci était constituée d’un atelier directement ouvert sur la rue, où étaient rangés les outils nécessaires au travail du bois. Le charpentier intervenait dans de nombreux domaines : le matériel agricole et la construction navale, l’immobilier (poutres, fenêtres, etc.), le mobilier (tables, chaises, coffres), les ustensiles de cuisine et bien plus encore.


« Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille » (Pape François, Patris Cordes n°9). Une entrée en matière pour nous rappeler que la dignité humaine passe par le travail et qu’il nous revient de prier saint Joseph patron des travailleurs afin que chacun d’entre nous puisse vivre du fruit de son travail. Dieu Lui-même dans la personne du Christ, n’a-t-Il pas partagé cette condition humaine ?


Les artistes ont représenté saint Joseph de différentes manières œuvrant dans son atelier :


Comme témoin de l’histoire du salut, il est parfois représenté en filigrane d’une représentation de l’Annonciation tel que nous le voyons sur ces vitraux des églises de Montberon (photo ci-contre) et de l’Immaculée Conception à Toulouse, photo ci-dessous :

 

 

 

Eglise paroissiale de Gourdan-Polignan, scène de l’enfance du Christ, l’apprentissage de Jésus.

Père avant tout, on le voit transmettant son métier à son fils ...


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vitraux des églises de Castelginest et Sana

 

Dans le transept nord de la basilique Saint-Sernin figure une très belle copie moderne du célèbre tableau de Georges de La Tour (XVIIe siècle). On y voit saint Joseph enseignant son art à Jésus. Grâce à la technique du clair-obscur, l’artiste nous fait entrer dans l’autre dimension qu’est la vie divine symbolisée par la lumière qui semble émaner du visage de l’enfant.

 

 

Pour finir, dans les églises Saint-François d’Assise et Saint-Joseph de Toulouse, ce sont deux statues modernes qui retiendront notre attention. Elles ont été réalisées dans un style académique propre à la première moitié du XXe siècle et tout porte à croire qu’elles l’ont été à la gloire du travail manuel notamment celle où Saint Joseph pose fièrement aux côtés de son fils, les outils à la main (photo de gauche). Cependant, la seconde représentation du charpentier et de l’enfant, à droite, laisse déjà présager le sacrifice de la croix, signifié par cette poutre œuvre de leurs mains et que tous deux considèrent gravement en silence.

 

 

Joseph Andrau, 1944 et Georges Serraz (artistes)

 


Actualité publiée le 9 septembre 2021