L’étable de Bethléem, une maison ouverte aux quatre vents

Avent : dernière semaine avant Noël !

L’étable de Bethléem, une maison ouverte aux quatre vents

 

Tous invités à Bethléem !

L’avantage avec les grandes crèches peuplées de plusieurs dizaines de personnages, c’est de nous faire toucher du doigt l’universalité du salut apporté par Jésus. Aux lavandières, meuniers, religieuses, travailleurs manuels, député(e)s et maires en écharpe tricolore, prêtres en soutane, vieilles paysannes portant un fagot de bois sur leurs épaules, mendiants et autres bergers qui peuplent l’étable traditionnelle de Noël, on peut ajouter, pour actualiser le tableau, des ouvriers du bâtiment avec leur casque sur la tête, des cols blancs dûment cravatés, des geeks avec sweat à capuche et ordinateur potable à la main, des caissières et caissiers de supermarché en gilet, des directrices d’entreprise en tailleur, des immigrés non-reconnaissables à aucun signe extérieur : tout ce beau monde est le bienvenu dans l’étable de Bethléem ! Étable contre laquelle il n’est pas interdit de placer deux ou trois miniatures de poids lourds sur leur aire de stationnement. La diversité des santons n’est pas seulement un élément de déco, mais surtout une vérité théologique de première importance : Dieu est venu pour tous, sans distinction de sexe, de couleur de peau, d’âge, de religion, de classe sociale, de compte en banque, de compétences ou de niveau intellectuel.

À l’heure où les pouvoirs publics font de la lutte contre le communautarisme et le séparatisme une grande cause nationale, il est bon de souligner que Jésus Christ n’a pas attendu ce mot d’ordre politique pour lutter contre toutes les segmentations du corps social qui font obstacle à la paix des esprits et des cœurs. Et nulle part ailleurs que dans une crèche ouverte aux quatre vents ne transparaît mieux cette grande réunion de la famille humaine.


Noël, mystère de salut

Cependant, au milieu de cette foule bigarrée, tous ne ressentent pas le besoin d’être sauvés. Aux plus anciens dans la foi de signaler alors, avec les mots adaptés, que le « petit Jésus », couché sur la paille avec les bras ouverts, n’est pas un élément de plus du décorum, planté au beau milieu du tableau pour faire joli et nous attendrir. À chacun de nous incombe la tâche de rappeler que Jésus n’est pas venu non plus chez nous pour faire du tourisme sur la terre, mais avant tout pour nous sauver.

Or, Dieu avait de toute éternité décidé que ce serait un homme qui sauverait ses semblables. L’homme devait, mais seul Dieu pouvait : voilà pourquoi Dieu s’est incarné à Noël. Jésus nous sauve parce que, dans sa condition humaine qui est aussi la nôtre, il dira « oui » là où nous disions « non ». Et il nous sauve de telle sorte que nous devenions par adoption ce qu’il est par nature : des fils de Dieu. « Seul ce qui est assumé (par l’Homme-Dieu) est sauvé », diront les Pères de l’Église. Le Christ nous a tous assumés en assumant la condition humaine dans toutes ses dimensions, et en nous assumant, il nous a (re)gagné le paradis ! Noël est aussi un mystère de salut.

Mais que ces considérations théologiques ne nous dispensent pas de laisser éclater notre joie. Le premier effet de la Rédemption n’est-il pas la liesse qui se lit sur le visage de Marie à Bethléem ?

Le Sauveur va naître :
très belle fête de la Nativité !

Jean-Michel Castaing

 

 

 

 


Actualité publiée le 22 décembre 2021