Savourer la Bible durant l’Avent

par Jean-Michel Castaing, auteur

Savourer la Bible durant l’Avent

L’Avent est une période privilégiée pour lire ou relire la Bible, plus particulièrement l’Ancien Testament. En nous plongeant dans les Écritures, nous prenons la mesure, dans la personne de Jésus, de l’accomplissement de la promesse divine qui court tout au long de la Bible.

À cet égard, trois dimensions sont à remarquer dans cette lecture pratiquée d’après la révélation chrétienne : la continuité, le développement et l’harmonie.

1. Continuité

Lue à la lumière de la venue de Jésus à Noël, la Bible apparaît comme la consignation écrite d’un projet persévérant que Dieu n’a jamais lâché. Ce dessein de salut, cohérent mais qui n’a pas peur de prendre les chemins de traverse, commence dès la chute d’Adam et Ève avec la promesse d’une victoire sur Satan (Gn 3,15). Cet objectif sera scandé par les alliances successives avec Noé, Abraham, Moïse, David et culminera avec les noces du ciel et de la Terre à Noël et à Pâques. Lire la Bible, c’est s’apercevoir que Dieu a de la suite dans les idées malgré toutes les embûches que lui dresse le péché des hommes !


 
2. Développement

Cette dimension des Écritures révèle la pédagogie de Dieu. Le Créateur a pris l’homme tel qu’il était : pécheur, violent, rugueux. Toute l’histoire d’Israël retrace la montée vers la révélation de la douceur de Dieu, de son amour, de son pardon. Mais combien cette montée fut rude ! Combien de prophètes immolés sur l’autel du pouvoir jaloux des rois ou du fanatisme ! Jésus mettra enfin le comble à cette révélation, mais lui aussi en subira les conséquences ! Dieu n’a pas utilisé de baguette magique : Il nous a éduqués patiemment. La Révélation a pris le chemin de l’histoire et de la liberté des hommes, non celui d’une révélation foudroyante qui aurait clos tous les débats. En tournant les pages du livre saint, le chrétien s’émerveille de la pédagogie et de la délicatesse de son Dieu qui porte avec raison le nom de « Père » ! 

3. Harmonie

Cette troisième dimension de la Bible récapitule les deux précédentes en nous faisant toucher du doigt la beauté du projet divin consigné dans les Écritures. Dieu est beau, et le texte, ou plutôt les textes qui nous en tracent le portrait, le sont aussi. Lire la Bible avec délectation, ce n’est pas être sensible seulement à l’amour et à la persévérance de Dieu mais aussi à la beauté du texte, de ses récits, à celle de la forme comme du fond des Écritures. Chaque écrit entre en correspondance avec tous les autres dans une mosaïque où l’on reconnaît la touche d’un Auteur divin, l’Esprit Saint, et cela sans jamais contrarier la liberté, la créativité et l’autonomie des auteurs humains qui ne sont jamais des secrétaires passifs.

Si nous croyons que Jésus est le Verbe incarné, alors sa venue parmi nous à Noël ne peut pas nous laisser indifférents envers les textes qui l’annoncent et le prophétisent.

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 2 décembre 2021