Un À Dieu à nos « chercheurs de Dieu » du Désert

Un À Dieu à nos « chercheurs de Dieu » du Désert


Nous ne voulons pas y croire et avons du mal à le réaliser,
mais nos frères de l’Abbaye Sainte-Marie du Désert vont nous quitter.
Le samedi 3 octobre au matin, une célébration diocésaine
aura lieu en l’abbatiale, qui regroupera des personnes venues
de divers horizons : des moines et des moniales certes,
mais aussi des prêtres, de nombreux fidèles et des membres de la vie consacrée,
qui ont aimé venir et revenir chez nos frères cisterciens,
à proximité du Bienheureux Marie-Joseph Cassant.
Ce départ et cette dispersion d’une communauté qui se rétrécissait
nous attriste et nous espérions qu’une relève cistercienne
pourrait se mettre en place avec une continuité monastique.
Ce ne fut pas possible.

Nous perdons la seule Abbaye de moines de notre diocèse,
lieu béni, aimé de nombreux séjours « au désert »
à titre personnel ou dans le cadre d’un groupe.
Chacun y était accueilli avec simplicité et profondeur
par la communauté, son Abbé et par les frères.
Avec le Père Jean-Marie, nous avons été Pères Abbés dans des années voisines ;
j’ai conféré la Bénédiction abbatiale au Père Pierre-André en 2013.
Nous aimions venir et revenir à l’Abbaye,
pour un jour, pour une retraite, seuls ou en groupe.
Tout cela reste au fond de nos cœurs :
nous rendons grâce à Dieu pour leur longue présence dans notre diocèse,
nous les remercions, tant les frères qui partent que ceux qui les ont précédés.

À chacun des frères, nous souhaitons un départ nouveau, renouvelant,
puisque la communauté, selon le choix de chacun, se trouvera dispersée.
La Charte de charité demeurera, gage de communion fidèle
entre chacun des moines, mais aussi avec nous tous.

Le Village de François va prendre le relais d’une présence à Dieu et aux autres,
dans une attention particulière aux fragilités diverses des personnes.
Nous lui souhaitons la bienvenue dans le respect des 168 années
où ces lieux ont été imbibés de la prière monastique.
Comme les pierres, la nuit, continuent à rendre la chaleur
emmagasinée le jour, ainsi les lieux « réguliers » de l’Abbaye
diffuseront de façon mystérieuse le parfum de Dieu
durablement imprégné dans cette « Vision de paix »
qu’est un monastère.
À Dieu, pour Dieu, en Dieu.

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse
Septembre 2020