Conférence de rentrée de Mgr Guy de Kerimel

À Lourdes, le 26 août 2022

Conférence de rentrée de Mgr Guy de Kerimel

 

« Allez dire aux prêtres que l’on bâtisse ici une chapelle
et que l’on y vienne en procession
 »
(Apparition du 2 mars 1858)

 

Avant même de révéler son nom, la dame qui apparaît à Bernadette l’envoie demander aux prêtres d’édifier une chapelle et d’organiser des processions, c’est-à-dire de faire naître à Lourdes un sanctuaire, un lieu de pèlerinage. On comprend que le curé, ne sachant pas qui est cette dame, ait piqué une colère à cette nouvelle. Mais la demande de la dame a fini par être honorée, quand l’Église a discerné que c’était Marie la Mère de Dieu.

Les prêtres, la chapelle, les processions sont les trois éléments nécessaires à un lieu de pèlerinage. Les prêtres, comme «  sacrement du Christ », pour transmettre la Parole de Dieu, pour le service des confessions et la célébration de l’Eucharistie, la chapelle comme symbole de l’Église à édifier, les processions comme image du pèlerinage de foi de l’Église et de chacun de nous ici-bas. L’Église c’est cela : un peuple en marche, un lieu de célébration, des pasteurs, au nom du Christ l’Unique Pasteur. Les sanctuaires, et particulièrement Lourdes sont des lieux où l’on expérimente l’Église, on apprend l’Église à l’école de Marie, on se met en route à la suite du Christ.

L’Église, Corps du Christ, Temple de l’Esprit, est un rassemblement, un lieu de conversion et de guérison, un lieu de communion avec Dieu et de communion fraternelle, un lieu d’exercice du sacerdoce baptismal dans la prière et la participation active à l’Eucharistie pour la gloire de Dieu et le salut du monde ; l’Église est une envoyée, une mission ; l’Église est une marche ensemble, un pèlerinage de foi qui s’inscrit dans le monde et l’histoire humaine, qui entraîne toute l’humanité et la création vers leur accomplissement ultime dans le Royaume de Dieu.

Lors d’un pèlerinage, on vit une proximité entre pèlerins, entre prêtres, diacres et fidèles laïcs, entre bien portants et malades, entre riches et pauvres ; on se sent de la même famille, enfants de Dieu, frères et sœurs en chemin de conversion, pécheurs et malades en espérance de guérison. On marche ensemble, on avance ensemble.

Comment penser notre Église diocésaine à partir de cette expérience de pèlerinage ?

 

1. Les prêtres

Pas d’Église sans prêtres ; sans eux, la chapelle (l’Église) risque de n’être qu’une salle, sans autel, sans la présence eucharistique du Christ, sans âme, sans unité. Ils participent activement à l’édification de l’Église en agissant au nom du Christ dans l’annonce de l’Évangile, la dispensation des sacrements, la conduite de la communauté, avec discernement. Les prêtres sont serviteurs de la relation de Dieu avec l’être humain et de l’être humain avec Dieu, au nom du Christ, l’Unique Médiateur ; ils ne sont pas une médiation supplémentaire, ils signifient, ils servent, la médiation du Christ. Les prêtres sont des hommes de communion, collaborateurs des évêques, intégrés dans un presbytérium, agissant donc au nom de l’évêque et en union avec leurs frères prêtres, ordonnés au service de la communauté. Les prêtres portent avec l’évêque le souci pastoral de l’ensemble du diocèse. On parle du collège des prêtres, des prêtres coopérateurs de l’ordre épiscopal, collaborateurs des évêques, hommes de communion, au service de la communauté  : tous ces mots commencent par « co  » ou « com  » qui signifient « avec  ». L’identité des prêtres et leur mission sont essentiellement caractérisées par la préposition « avec  ». On a fait parfois de la solitude la caractéristique du prêtre diocésain ; je ne pense pas que ce soit juste. Sacramentellement, le prêtre fait partie d’une communauté, le presbytérium, et de la communauté de ceux auxquels il est envoyé ; il ne peut pas agir seul : d’abord, il agit au nom du Christ ; ensuite, tout ce qu’il fait engage l’évêque et ses confrères prêtres, ce qu’il fait engage la communauté qu’il sert et donc l’Église. On ne peut pas construire l’Église sans être profondément lié à l’ensemble du Corps du Christ. Les prêtres sont des serviteurs du Christ et de l’Église, obéissant au Christ et à l’Église, cherchant, comme le Christ, à faire la volonté du Père. « Sacrements  » du Christ, ils sont particulièrement appelés à s’unir à Lui dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu, et sont envoyés pour être « avec  » et au service de l’unité, de la communion fraternelle.

J’ai repéré une phrase durant une journée de formation des chefs d’établissement catholique : « La mise en relation (avec) est la condition de la mise en chemin (vers)  ». Si on l’applique aux prêtres : leur mission est d’établir la relation avec ceux qui sont confiés à leur ministère pour les mettre en chemin, en pèlerinage de foi vers Dieu et vers leur prochain.

La préposition « avec  » ne suffit pas à définir les prêtres ; il faut rajouter une autre préposition : « pour  ». S’ils sont « avec  », c’est pour servir, pour annoncer l’Évangile, pour sanctifier, pour conduire au Christ et par Lui à Dieu le Père.

Dans le pèlerinage de foi de l’Église, les prêtres sont en marche avec le peuple de Dieu, devant, au milieu et derrière. Ils sont « avec  » et « pour  », « avec  » et « au service ». Le pèlerinage à Lourdes ou tout autre pèlerinage est fait de proximité, de convivialité, de partages fraternels, qui tissent des liens profonds entre prêtres et laïcs. C’est ce qui devrait être, dans le quotidien, dans des conditions qui ne sont pas toujours idéales, qui ne sont jamais idéales.

 

2. Construire l’Église

La Vierge Marie a demandé à Bernadette de dire aux prêtres de construire une chapelle. Elle voulait, de la part de Dieu, faire de ce lieu un lieu de conversion, un lieu d’Église, un lieu source. Je ne pense pas qu’elle avait en tête le seul bâtiment, mais bien l’Église tout entière. Comme à Assise, où saint François avait entendu Jésus crucifié lui demander de restaurer son Église ; saint François a cru au départ qu’il s’agissait de restaurer la chapelle de San Damiano, mais le Christ voyait beaucoup plus loin, Il pensait à l’Église universelle.

Les prêtres, comme collaborateurs des évêques, sont les maîtres d’œuvre de la construction. Ils ne font rien sans l’évêque : c’est un argument qu’a opposé le curé Peyramale à Bernadette : la construction d’une chapelle relève de l’évêque ou au moins de son autorisation. Les prêtres sont les maîtres d’œuvre, mais ils ne sont pas les seuls à construire. Les autres ministres ordonnés (les diacres) ou institués (lecteurs, acolytes, catéchistes), et tous les baptisés participent à la construction, chacun selon ses dons et charismes. Qu’est-ce que construire l’Église ? C’est participer à sa vie et à sa mission de manière active, en mettant au service de la communauté et de la mission ce que nous sommes et ce que nous avons reçu de Dieu.

Construire l’Église c’est faire fructifier les dons de Dieu, faire fructifier la grâce de sainteté reçue au baptême ; devenir ce que nous sommes, par une vie toujours fidèle à l’Évangile, nourrie de la Parole de Dieu et des sacrements, apprenant à déployer la liberté des enfants de Dieu, une liberté intérieure qui nous garde de prendre pour modèle le monde dans sa tendance à se suffire à lui-même. Chaque chrétien qui se sanctifie, qui renonce au péché et grandit dans l’amour de Dieu et du prochain construit l’Église.

Le baptême nous engage envers Dieu, nous engage les uns envers les autres, nous engagent envers toute personne humaine et envers la création. Il nous rétablit dans notre vocation à faire de notre vie un don d’amour à Dieu et aux autres ; par ailleurs, nous avons reçu le don de l’Esprit Saint qui a mis en nous la charité divine pour aimer à la manière de Dieu.

Si nous voulons une Église belle, jeune, humble, lumière du monde, missionnaire, attirante, ouverte à tous, féconde, fraternelle, livrons-nous à la grâce. Commençons par nous plonger dans la miséricorde de Dieu, en particulier dans le sacrement de la réconciliation, et entretenons une relation vraie, fidèle, et profonde à Dieu dans la prière. La prière a toujours les deux dimensions de prière personnelle, de rencontre cœur à Cœur avec Dieu, et une dimension communautaire. La Vierge Marie était une femme de prière, qui méditait dans son cœur, qui intercédait, qui priait avec les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint : telle doit être l’Église et donc chacun de ses membres.

Travaillons la vie fraternelle, à partir d’une écoute commune de la Parole de Dieu et d’un partage à partir de cette Parole. Ainsi nous ne risquons pas de former des petits clubs ou de nous fatiguer avec des bavardages, au contraire, nous construisons la communauté sur la parole de Dieu, une communauté de croyants, ouverte. Un chrétien pratiquant n’est pas seulement une personne qui va à la messe le dimanche, mais une personne qui se sent liée à ses frères et sœurs, qui se sent responsable de ses frères et sœurs et de tout ce qui se vit dans sa paroisse. Marie était disciple de son Fils ; elle a fait partie de la première communauté chrétienne.

Engageons-nous dans un service concret, pas simplement pour occuper nos temps creux quand cela ne nous dérange pas, mais comme une mission reçue et pour laquelle nous avons à rendre compte. La Parole de Dieu nous invite à nous supporter les uns les autres, à nous mettre au service les uns des autres, et à soutenir particulièrement les plus faibles, les plus fragiles. Marie a manifesté son sens du service lorsqu’elle est allée aider sa cousine Élisabeth dont elle avait appris qu’elle attendait un enfant. Elle s’est présentée comme la Servante du Seigneur.

Formons-nous, pour toujours mieux connaître le Christ et entrer plus avant dans une intelligence de la foi. Foi et raison ne s’oppose pas, et il est bon et nécessaire de nous former, pour affermir notre propre foi et pouvoir la transmettre sans erreur. Toute sa vie, la Vierge Marie s’est laissé former. La formation nous permet de nous appuyer sur la vérité.

Enfin, construire l’Église demande à évangéliser ; on ne peut pas garder pour soi le message du salut, l’expérience de la libération qu’apporte le Christ. On ne peut pas garder pour soi l’amour de Dieu. Trop de gens cherchent le sens de leur vie et ne savant pas où aller. Marie s’est hâtée, aussitôt après avoir reçu le Verbe de Dieu en son sein, d’aller le porter à sa cousine Élisabeth et à l’enfant qu’elle portait en elle, à Jean-Baptiste le Précurseur. L’empressement de Marie à porter Jésus à sa parente est un appel à demander la grâce de l’ardeur de la charité, l’ardeur à porter Jésus à toute personne humaine.

 

3. Le pèlerinage de la foi

Pour être fidèle au Christ, l’Église doit avancer dans son pèlerinage de foi. C’est ce que les processions signifient. Dans le domaine de la foi, on ne peut jamais vivre sur ses acquis, on ne peut jamais s’installer ; chaque chrétien et chaque communauté chrétienne est appelée à avancer dans la foi, dans une démarche de conversion permanente, en revenant sans cesse à l’Évangile, en s’attachant au Christ, dans la fidélité aux pasteurs légitimes de l’Église, en incarnant l’Évangile dans le contexte culturel et historique de chaque époque. La foi n’est pas un acquis, le baptême n’est pas un laisser-passer ; la foi est une relation vivante à Jésus-Christ et une réponse à son invitation : « suis-moi ». La foi est une marche avec la Parole de Dieu comme boussole. Le pèlerinage de foi est fait de grâces sensibles, mais aussi de nuits, de purifications ; il passe par la croix du Christ.

Abraham, le père des croyants, notre père dans la foi, a quitté son pays et sa parenté pour obéir à la Parole de Dieu, et il a marché vers l’inconnu en s’appuyant sur la promesse de Dieu. Le chapitre 11 de l’Épitre aux Hébreux évoque la foi d’Abraham : « Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère ; il vivait sous la tente, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse, car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte » (He 11, 8-10). Le croyant, depuis son baptême a quitté le monde tout en étant encore dans le monde ; il quitte le monde pour aller vers sa patrie véritable qui est le ciel, qui est Dieu. L’Église elle-aussi tend vers son accomplissement dans la Jérusalem céleste.

Le pèlerinage de foi de la Vierge Marie est aussi un bel exemple. Marie en effet est la Mère de l’Église et son modèle. Son pèlerinage de foi commence à l’Annonciation, même s’il a été préparé par la foi toute pure de Marie depuis sa plus tendre enfance. Marie dit « oui  » et aussitôt elle se met en route, elle part chez sa cousine Élisabeth ; elle monte vers la montagne de Judée ; sa foi est une ascension. Plus tard, elle revient à Nazareth et repart à Bethléem pour la naissance de Jésus, à cause du recensement. Marie nourrit sa foi dans la prière et dans la méditation des évènements qu’elle vit. Sa foi est obéissance à Dieu à travers les appels intérieurs, les évènements, l’intervention de l’ange Gabriel, mais aussi à travers ses parents lorsqu’elle est enfant et à travers Joseph.

Chaque évènement de sa vie est une occasion de croissance dans la foi : la présentation de Jésus au Temple : « Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui » (Luc 2, 33). L’étonnement est le signe d’une ouverture du cœur et de l’intelligence à une réalité inconnue, ici aux imprévus de Dieu. Par la foi, Dieu nous conduit de surprise en surprise, d’étonnement en étonnement. Il élargit notre vision des choses, Il nous apprend à entrer dans ses vues, c’est-à-dire à voir grand. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, -oracle du Seigneur » (Isaïe 55, 8) ; l’œuvre de Dieu nous dépasse. Les lumières reçues par Marie à l’Annonciation, à la Visitation, à la naissance de Jésus avec l’adoration des bergers puis des mages, tout cela est confirmé par les paroles du vieillard Syméon, avec l’annonce des souffrances à venir proches ou plus lointaines : la menace d’Hérode et l’exil ; Marie et Joseph sont dans l’épreuve, dans la nuit ; plus tard ce sera la croix.

Puis c’est la vie cachée à Nazareth, où il ne se passe rien, avec la tentation de la routine, de la monotonie. « Marie connaît son fils dans la foi et par la foi  », écrit le pape Jean-Paul II, dans son encyclique « Redemptoris Mater, 7 ». La Vierge Marie accomplit sa mission dans la foi, sans chercher l’extraordinaire, le spectaculaire, elle ne s’impatiente pas. Aucun signe, et pourtant Jésus déjà sauve le monde, en assumant les différentes étapes de l’enfance et de la jeunesse.

Nous pouvons faire le rapprochement avec ce que vit l’Église durant sa longue histoire : les mystères joyeux, lumineux, douloureux, glorieux. Comme le disait un abbé cistercien du Moyen-âge, Isaac de l’Étoile : tout ce que l’on peut dire de Marie, on peut le dire de l’Église, et de chaque chrétien.

On pourrait parler de l’épisode du recouvrement au Temple ; l’évangéliste Luc nous dit que Marie et Joseph n’ont pas compris, mais cette épreuve les fait grandir dans la foi. Enfin, au pied de la croix, Marie est là debout ; sa foi ne faiblit pas alors que son âme est transpercée de douleur. À l’Annonciation, l’ange lui avait annoncé que Jésus règnerait pour toujours sur la maison de Jacob et que son règne n’aurait pas de fin : « Et maintenant, écrit Jean-Paul II, debout au pied de la croix, Marie est témoin, humainement parlant, d’un total démenti de ces paroles. Son Fils agonise sur ce bois comme un condamné. « Objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur…, méprisé, nous n’en faisions aucun cas  » (Isaïe 53, 3-5), il était comme détruit. Comme elle est grande, comme elle est alors héroïque l’obéissance de la foi dont Marie fait preuve face aux « décrets insondables » de Dieu ! Comme elle se livre à Dieu sans réserve, dans un complet hommage d’intelligence et de volonté à celui dont les voies sont incompréhensibles » (Redemptoris Mater, 8).
La foi de Marie passe par la Pâque du Christ. « C‘est là sans doute, dit Jean-Paul II, la kénose de la foi la plus profonde dans l’histoire de l’humanité ». Si nous pensons au pèlerinage de foi de l’Église, nous pouvons nous souvenir de ce qu’a dit le Pape Benoît XVI, que l’Église devait sans doute passer par la Pâque du Christ ; le Corps du Christ doit passer là où est passée la Tête.

La Vierge Marie, modèle de l’Église, nous invite à avancer à la suite du Christ, acceptant les lumières, les consolations, les nuits, les épreuves, les morts à vivre, dans l’obéissance de la foi. Il nous faut apprendre sans cesse à vivre les évènements du monde et de l’Église à la lumière de la foi. Oui, il y a des choses qui nous font souffrir, qui nous troublent ; nous ne comprenons pas à vue humaine, mais nous faisons confiance à Dieu qui conduit sûrement son Église. Le Christ est là, avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde (cf. Mt. 28), et nous fait progresser dans la foi. Tout est occasion de grandir dans la foi. Il nous faut renoncer à vouloir réduire les réalités à notre propre vision des choses.

Dans notre vie personnelle, c’est la même chose. Les épreuves sont une occasion de croissance dans la foi ; il ne faut pas les rechercher, mais quand elles arrivent, nous demandons la grâce de les vivre dans la foi, nous demandons la grâce d’entrer dans les vues de Dieu. Essayons de ne pas nous dérober, de ne pas reculer.

 

 

Les prêtres, la chapelle les processions ; ce que nous vivons à Lourdes exprime bien ce qu’est notre Église diocésaine, ce qu’elle a à vivre. Prions pour la sanctification des prêtres (et des évêques), pour les vocations de saints prêtres « avec  » et « pour  » ; prions pour grandir dans la communion fraternelle ; prions pour que notre Église diocésaine se lève de nouveau, sorte de ses canapés, et avance avec courage dans son pèlerinage de foi, sans regarder en arrière, mais tournée vers le Christ et en tenue de service pour la mission dans ce monde tel qu’il est.

 + Guy de Kerimel
 Archevêque de Toulouse