Diaconat permanent
La messe d’institution au lectorat et à l’acolytat qui sera célébrée samedi prochain, le 12 janvier, pour 5 futurs diacres permanents ainsi que l’ordination diaconale en vue du presbytérat qui aura lieu le lendemain 13 janvier sont l’occasion de revenir sur les différences entre le prêtre et le diacre.
Envoyé par son évêque auprès d’un ensemble paroissial, le diacre est comme le prêtre, un ministre ordonné doté de particularités qui lui sont propres. Le père Jean Barba, curé de l’ensemble paroissial de Tournefeuille, donne quelques points d’éclaircissement sur la fonction du pasteur et le rôle du diacre en paroisse. Car s’ils partagent le même ministère, leurs missions ne sont pas les mêmes. Il est important de voir ce qui les rassemble et les différencie.
Tout d’abord les diacres ne sont pas à plein temps dans la paroisse. Leurs principaux engagements sont avant tout familiaux, comme époux et père, et professionnels tant qu’ils sont en activité. Leur histoire personnelle leur donne une appréhension des situations familiales tout à fait différente et teinte leur charisme d’une couleur qui leur est propre. Comme prêtre diocésain, nous devons veiller à ce que les diacres trouvent leur place dans la paroisse en fonction de leur charisme propre. À nous de les y aider et de veiller à ce que chacun s’investisse à sa manière. Nos rencontres mensuelles sont justement faites pour cela : préciser les besoins en fonction des demandes des paroissiens et des impératifs. Il n’y a en réalité rien de définitif ni de figé.
Nous devons aussi tenir compte de l’âge et de la situation professionnelle et familiale de chaque diacre mais aussi de son état de santé. Il va de soi qu’un jeune retraité sera plus disponible qu’un salarié à temps plein. C’est au prêtre de s’ajuster à chaque situation tout en privilégiant leur investissement, comme par exemple avec une équipe d’accompagnement des funérailles ou de baptême. Nous devons toujours être soucieux de ce que le diacre est d’abord au service de l’évêque et non de la paroisse. Bien entendu, lorsque c’est possible, celui-ci vient apporter sa note et sa couleur personnelle.
Notre rôle est aussi de discerner parmi nos paroissiens ceux parmi lesquels un appel au diaconat pourrait être entendu et mûri. La présence du diaconat est évidemment d’une grande richesse pour un curé lorsqu’elle est bien vécue et bien comprise. Nous devons partager nos expériences humaines et non nous poser en rivaux, ce qui n’aurait aucun sens. C’est un ministère fécond que Vatican II a su penser et faire vivre. À nous de le faire connaître et de le promouvoir.
BRC
On confond souvent les diacres avec les prêtres car dans les célébrations liturgiques, ils se tiennent à leur côté ou légèrement en retrait. Ils ont reçu le sacrement de l’ordination pour certains depuis plus de 20 ans, pour d'autres plus récemment, par exemple l’année dernière pour trois d'entre eux. Ils sont donc clercs, c’est-à-dire des ministres ordonnés. La majorité d’entre eux sont mariés, pères de famille et parfois même grands-pères ; quelques-uns, cependant, sont célibataires.
Denis Arrat a été ordonné diacre permanent en mai 2014 pour le diocèse de Toulouse. Diacre chaque jour, « bébé diacre » comme il le dit en souriant, il apprend à gérer les priorités et à reconnaître là où sa présence est la plus importante.
Élisabeth n’imaginait pas qu’un jour son mari serait ordonné diacre. Si le Christ a toujours été au centre de leur vie de couple avec des engagements nombreux, la plus impliquée dans l’Église, c’était plutôt elle. Discrète, efficace, active, elle affirme aujourd'hui ne pas trop aimer témoigner. Pourtant elle sait aussi que les femmes de diacres restées souvent dans l’ombre ont besoin d’être entendues et reconnues et que sa parole peut être utile aux autres.
Jean-Louis Brêteau est diacre permanent. Universitaire, c’est d’abord dans le monde de l’enseignement qu’il a vécu sa mission. À celle-ci s’est ajoutée depuis quelque temps la charge de coordinateur de la fraternité diaconale, à la demande de l’Archevêque, Mgr Le Gall. Une charge importante qui doit fédérer la trentaine de diacres permanents du diocèse.
Alain Cérisola est délégué provincial au diaconat permanent. Cette mission confiée par les évêques de la Province le rend particulièrement attentif à la place des diacres dans l’Église et à l’avenir d’un sacrement qu’il souhaite mieux connu et plus visible.