par Sœur Florence Coomans, de la communauté des Béatitudes
« Ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Luc 2,16). L’évangile de la fête montre que les bergers trouvent l’enfant en trouvant sa mère. Dans son exhortation « Le Culte marial », le pape Paul VI en fait son point de départ pour expliquer pourquoi l’Église célèbre les mystères de la Sainte Vierge et combien elle est une clé de compréhension pour le mystère du salut. En effet, dans sa réflexion sur le salut, l’Église a toujours trouvé la Mère du Sauveur indissociablement unie à son Fils. C’est pourquoi, le « développement authentique du culte chrétien entraîne nécessairement un accroissement proportionné de vénération pour la Mère du Seigneur. »1
Dès le IIIème siècle, les fidèles invoquaient déjà la Sainte Vierge comme Mère de Dieu ou plus précisément Theotokos en grec. Mais, vers le début du Vème siècle, les théologiens ont commencé à s’interroger : l’Évangile nous dit que Marie est Mère de Jésus et que Jésus est Dieu, mais « Mère de Dieu » … ? Marie ne peut engendrer la divinité ! La dispute se cristallisa autour de Nestorius, patriarche de Constantinople, qui refusait le titre de Theotokos pour cette raison, en 530. Le Concile œcuménique réuni à Éphèse en 531 trancha la question : non seulement on peut appeler Marie « Theotokos » mais on doit le faire absolument.
Saint Cyrille d’Alexandrie, lors de ce Concile, expliqua que Marie était Mère de Dieu parce que Jésus était homme et Dieu et que ses deux natures étaient indissociablement unies dans l’unique personne divine. Donc, toute action relevant de la nature soit divine soit humaine de Jésus avait pour sujet la personne divine.
Non, Marie n’est pas mère de la divinité. C’est plutôt le Fils de Dieu qui fait de Marie sa Mère ! Mais, devenir mère signifie engager toute sa personne, corps et âme, pour la vie de son enfant. Marie s’engage donc librement de tout son être dans le mouvement de l’Incarnation qui commence à Nazareth et s’achève à la Croix. C’est pour cela que l’Église appelle Marie, Mère de Dieu et Mère des hommes.
Ainsi, selon l’ancien adage « la loi de la prière est la loi de la foi »2, la foi que l’Église célèbre au dernier jour de l’octave de la Nativité, c’est la réalité authentique de Dieu qui se fait homme pour nous sauver et qui, dans cet abaissement d’amour, mendie l’engagement de sa créature. C’est pour cela aussi que Marie participe à l’instauration du Royaume de paix de son Fils.
Depuis l’instauration de la journée mondiale de la paix, en 1968, par le pape Paul VI, le 1er janvier, jour de la fête de Marie, Mère de Dieu, l’Église intensifie sa supplication en recourant à l’intercession puissante de la Reine de la paix, pour implorer la paix dans le monde et dans chacune de nos familles.
Sœur Florence Coomans, cb.
1 Paul VI, Exhortation Apostolique Marialis Cultus (2 février 1974), (introduction). http://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/apost_exhortations/documents/hf_p-vi_exh_19740202_marialis-cultus.html.
2 Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1124.